Politique : En pleine tourmente politique, Nicolas Sarkozy se met au vert en Guyane
Article du 11/02/2008
En chute libre dans les sondages, contesté au sein même de sa majorité à un mois des municipales, Nicolas Sarkozy a entamé son premier déplacement présidentiel outre-mer en Guyane, au coeur de la forêt amazonienne, loin du tumulte politique métropolitain.
A plus de 7 000 km de cette jungle électorale de Neuilly-sur-Seine, le président en a choisi une autre, l’« enfer vert » amazonien, pour évoquer les questions d’environnement, de biodiversité et de développement durable. Comme lors de ses précédents séjours guyanais, Nicolas Sarkozy doit dénoncer les ravages considérables causés au principal poumon de la planète par l’orpaillage illégal. Selon le Fonds mondial pour la nature, ce « fléau majeur » est à l’origine de rejets importants de mercure dans l’écosystème guyanais.
Mais ce sujet environnemental ne manque pas de comporter des composantes économiques. Et Nicolas Sarkozy devra expliquer aux acteurs économiques du département le plus pauvre de France qu’il a refusé d’autoriser un projet de mine d’or à ciel ouvert à Kaw, projet qui prévoyait pourtant la création de 900 emplois directs et induits dans une région où le taux de chômage atteint près du triple (20,2 %) de la moyenne hexagonale.
D’ailleurs, très remonté, le MEDEF Guyane a promis d’interpeller le président pour le « sensibiliser sur la détérioration croissante de l’économie régionale ».
Nicolas Sarkozy détaillera également la future loi-programme pour l’Outre-Mer, en dévoilant le montant très attendu des réductions fiscales qui seront accordées aux « zones franches globales d’activités » dans les départements hors métropole.
Enfin, il doit aussi présenter sa vision de « l’avenir de la politique spatiale européenne » lors d’une visite du centre spatial de Kourou. Base de lancement des fusées européennes Ariane, et bientôt des fusées russes Soyouz, le « cap Kennedy » guyanais est l’un des principaux poumons économiques du département, dont il contribue à 30 % du PIB et représente 24 % des emplois (7 000 directs et indirects).
Demain, Nicolas Sarkozy ouvrira la page internationale de son séjour en accueillant en voisin, au bord du fleuve qui délimite la frontière entre les deux pays, son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.