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Pakistan : L’union de l’opposition

Article du 22/02/2008
Malgré leurs désaccords, les deux partis de l’opposition pakistanaise, victorieuse lors des dernières législatives, veulent travailler « ensemble » pour leur pays. Les chefs des deux partis de l’ex-opposition ont annoncé qu’ils formeront un gouvernement de coalition « fédéral et aussi dans les provinces ».
Les deux partis PPP et PML-N ont surmonté « en principe » leurs divergences en ce qui concerne le rétablissement immédiat des juges de la Cour suprême évincés par le président Musharraf début novembre parce qu’ils menaçaient d’invalider sa réélection. Cette mesure pourrait en théorie rouvrir la porte à une procédure d’invalidation de cette élection.
L’'ex-Premier ministre Nawaz Sharif et côtés de Asif Ali Zardari, qui a repris les rênes du parti de Benazir Bhutto, assassinée dans un attentat suicide le 27 décembre, n’ont toutefois rien exprimé clairement sur la question la plus épineuse : le sort du président Pervez Musharraf, lequel entend pour l’instant rester à son poste. Ce dernier a fait par avance de la question de son départ un casus belli, lui qui peut dissoudre le Parlement et démettre le gouvernement.
Reste que cette union est fragile. Lors d’une conférence de presse commune hier soir, les deux hommes ne se sont pas regardés une seule fois. Et Pervez Musharraf pourrait tenter d’exploiter l’animosité entre les mouvements.
Outre leurs haines passées, selon les analystes et la presse pakistanaise, une cohabitation viable paraît délicate. Le PPP se présente comme « progressiste » et Benazir Bhutto avait promis de « débarrasser le Pakistan des islamistes », y compris en permettant aux Etats-Unis de frapper sur son territoire, dans les zones tribales du nord-ouest bastion des talibans et des combattants d’Al-Qaïda. A l’inverse, Nawaz Sharif suscite la méfiance des Américains pour ses sympathies passées avec des fondamentalistes. Or Washington a répété à l’envi depuis lundi qu’il espérait que Pervez Musharraf resterait président. Cet enjeu est de taille car Pervez Musharraf est l’allié-clé des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme ». Et la République islamique du Pakistan, forte de 160 millions d’habitants et seule puissance nucléaire du monde musulman, en proie à une vague d’attentats islamistes sans précédent, qui a fait près de 1 000 morts en un an, est considérée par Washington comme une pièce essentielle à la stabilité de la région et du monde.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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