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Pakistan : Pervez Musharraf démissionne

Article du 18/08/2008
Menacé de destitution, Pervez Musharraf vient d’annoncer sa démission. Cette décision du président pakistanais intervient la veille du lancement d’une procédure de destitution par la coalition gouvernementale qui a juré de l’évincer du pouvoir.
Au sommet de son impopularité, l’ancien membre des commandos d’élite, arrivé à la tête de la seule puissance nucléaire militaire avérée du monde musulman en octobre 1999, à la faveur d’un putsch sans effusion de sang, a finalement cédé face à ses adversaires politiques.
Et sans doute aussi face à la faiblesse des soutiens que lui ont témoignés ces derniers temps l’armée et, surtout, les Etats-Unis, dont il était jusqu’alors l’allié clé dans leur « guerre contre le terrorisme » islamiste. Les Etats-Unis lui reprochaient de plus en plus de n’avoir pas su efficacement lutter contre la présence d’Al-Qaïda et des talibans dans les zones tribales du nord-ouest du pays.
« Après avoir considéré la situation et consulté divers conseillers en droit et alliés politiques, sur leurs conseils, j’ai décidé de démissionner », a déclaré le chef de l’Etat dans un discours télévisé à la Nation. « Je laisse mon avenir dans les mains du peuple », a-t-il lâché, la mine très sombre, au terme d’un discours dans lequel il a âprement défendu son bilan. Pervez Musharraf part au moment où le pays est en proie à une terrible crise économique et à une vague d’attentats islamistes sans précédent, qui a fait plus de 1 200 morts en un peu plus d’un an.
Le chef d’Etat sortant a également, dans son discours, accusé la coalition gouvernementale, l’ancienne opposition sortie vainqueur des législatives de février, de saper les fondements de la République Islamique du Pakistan. Les dernières élections ont en effet été largement remportées d’abord par le parti de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée fin décembre dans un attentat-suicide, puis par celui de l’ancien chef du gouvernement Nawaz Sharif, évincé du pouvoir le 12 octobre 1999 lors du putsch de son chef d’état-major, le général Musharraf.
Depuis la formation du gouvernement de coalition en mars, un bras de fer s’était ouvertement engagé au sommet de l’Etat. Les deux partis, alliés de circonstance contre Pervez Musharraf, lui reprochaient d’avoir évincé des magistrats qui s’apprêtaient à statuer sur sa réélection contestée en octobre 2007 et d’avoir instauré l’état d’urgence en novembre dernier.
A ces griefs s’ajoutaient des haines plus personnelles, essentiellement celle que lui voue Nawaz Sharif.

Francebourse.com, avec AFP
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