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Pakistan : Jour J pour les élections

Article du 18/02/2008

Un rendez-vous crucial. Plus de 80 millions de Pakistanais doivent se rendre aux urnes aujourd’hui. Ces élections législatives et provinciales sont décisive : la République islamique du Pakistan est en proie à une grave crise politique depuis près d’un an et qui a trouvé son paroxysme dans l’assassinat en décembre dernier de l’opposante Benair Bhutto ; et le pays, peuplé de 160 millions d’habitants, seule puissance nucléaire du monde musulman, connaît une vague très meurtrière d’attentats islamistes.
Face à une « talibanisation » rampante, les Etats-Unis ont multiplié les pressions sur le président Musharraf, pourtant leur allié-clé dans leur « guerre contre le terrorisme ». Washington juge que les fondamentalistes menacent un Etat essentiel pour la stabilité de la région et qu’Al-Qaïda et les talibans ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest frontalières avec l’Afghanistan.
C’est précisément dans cette région que la campagne électorale s’est achevée samedi par un bain de sang : 47 personnes ont été tuées dans un attentat suicide, le plus meurtrier depuis le début de l’année, lors d'un rassemblement du parti de la défunte chef de l’opposition.
Près de 150 Pakistanais ont déjà perdu la vie depuis le 1er janvier dans des attaques visant essentiellement des meetings électoraux. Rien qu’au cours de la semaine écoulée, 90 personnes sont mortes dans des attentats qui visaient des candidats, surtout dans les zones tribales où l’armée combat depuis 2002 des groupes fondamentalistes qui hébergent des talibans afghans et des combattants d’Al-Qaïda.
Les kamikazes de groupes proches d’Al-Qaïda et des talibans ont fait de 2007 l’année la plus meurtrière de l’histoire du Pakistan en matière de terrorisme, avec plus de 800 morts.
Le verdict des urnes pourrait lui aussi donner lieu à de nouvelles violences. Le Parti du peuple pakistanais (PPP), dirigé par le veuf de Bénazir Bhutto, Asif Ali Zardari, dénonce des « élections truquées » et promet, le cas échéant, des manifestations. Sans exclure toutefois un « gouvernement de consensus national » avec Pervez Musharraf. Ce dernier joue son avenir politique : si l’opposition s’unissait et s’emparait des deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale, il risquerait d’être destitué.
L’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, renversé par le coup d’Etat militaire de l’ex-général Musharraf, en 1999, avertit, lui aussi, qu’en cas de fraudes « la situation tournerait au chaos et conduirait à une sorte d’anarchie ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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