L'euro était en hausse jeudi face au billet vert, contre lequel il a touché un nouveau sommet à 1,5146 dollar, la monnaie américaine pâtissant de nouveaux indicateurs économiques en berne ainsi que du ton baissier du président de la Fed Ben Bernanke.
L'euro a atteint un nouveau plus haut historique vers 13H30 GMT. Il avait franchi mardi pour la première fois depuis son lancement en 1999 la barre symbolique de 1,50 dollar.
Vers 14H00 GMT (15H00 GMT), un euro valait 1,5123 dollar contre 1,5119 dollar mercredi vers 22H00 GMT.
La devise européenne perdait du terrain face au yen, à 160,36 yens contre 160,96 yens la veille au soir.
Le billet vert baissait également face à la monnaie nippone à 106,02 yens contre 106,45 yens mercredi.
Le dollar a été handicapé par la publication de nouveaux indices indiquant un ralentissement de l'économie américaine.
La croissance américaine s'est établie à 0,6% (en rythme annuel) seulement au 4e trimestre 2007, plombée par la crise de l'immobilier, alors que les analystes tablaient sur une légère révision à la hausse, à +0,8%. La croissance est ainsi revenue à son niveau du premier trimestre 2007, qui était le plus faible depuis la fin 2002.
En outre, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté aux Etats-Unis au cours de la semaine close le 23 février.
Face à l'euro, le billet vert continuait également à pâtir du discours du gouverneur de la Réserve fédérale (Fed) mercredi devant le Congrès.
Ben Bernanke, qui devait à nouveau s'exprimer jeudi après-midi devant le Congrès, a conforté mercredi l'idée d'une baisse rapide des taux d'intérêt, en dépit des risques croissants sur le front de l'inflation, pour soutenir une économie américaine ébranlée par la crise de l'immobilier et le resserrement du crédit.
« Des risques de détérioration des perspectives économiques demeurent », a indiqué Ben Bernanke, répétant que la banque centrale « [agirait"> en temps voulu, et si besoin est, pour contrer ces risques ».
Ces propos ont été interprétés par les cambistes comme la garantie d'une baisse du taux directeur américain, actuellement fixé à 3%, lors de la prochaine réunion de la Fed prévue le 18 mars.
Pour Lee Hardman, économiste à la Bank of Tokyo-Mitsubishi, ce discours traduit le fait que « les Etats-Unis voient dans le dollar faible une solution pour éviter la récession ».
Ben Bernanke doit s'exprimer à nouveau jeudi, devant la commission bancaire du Sénat, à 15H00 GMT. Les cambistes s'attendent à des propos similaires à ceux de la veille.
La livre sterling montait face au dollar, à 1,9850 dollar, comme face à l'euro, à 0,7619 livre pour un euro.
La monnaie britannique avait touché mercredi vers 21H00 GMT un plus bas historique face à l'euro, à 76,39 pence, suite à des spéculations concernant des difficultés au sein du secteur bancaire britannique.
Le franc suisse gagnait du terrain face à la monnaie européenne, à 1,6033 franc pour un euro, mais restait stable face au billet vert, à 1,0600 franc pour un dollar.
L'once d'or cotait 957 dollars au fixing du matin contre 959,50 dollars la veille au soir.
Le yuan chinois a clôturé à un nouveau record de 7,1133 yuans pour un dollar, contre 7,1420 yuans mercredi.