Les membres de la famille Halley vont mettre fin à leur pacte au sein de Carrefour. Jusqu’alors premier actionnaire du groupe avec plus de 13 % du capital et plus de 23 % des droits de vote, les Halley ont décidé de dissoudre leur pacte familial, ce qui redonne la liberté à chacun d’agir à sa guise et de pouvoir revendre ses actions sans en référer aux autres.
Cela laisse aussi la voie libre à Bernard Arnault et au groupe américain Colony Capital pour devenir les maîtres du deuxième distributeur mondial. En mars 2007, à la surprise générale, le groupe Arnault était entré en force dans le capital de Carrefour en tandem avec le fonds d’investissement américain Colony Capital, par ailleurs premier actionnaire du groupe d’hôtellerie Accor. Ils disposent de 9,1 % du capital et même de 9,8 % en association avec le fonds Axon Capital.
Les deux alliés, réunis dans la société Blue Capital, avaient, dans une traité de « paix armé » avec la famille Halley, obtenu surtout la possibilité de doubler leur participation cette année. Comme gage de leur bonne conduite, ils avaient assuré « ne pas avoir l’intention de prendre le contrôle de Carrefour », en accordant leur soutien « dans la durée » à l’équipe actuelle et à la stratégie de reconquête menée par José Luis Duran, président du directoire. Blue Capital a réaffirmé hier qu’il entendait « jouer pleinement » le « rôle d’actionnaire de référence, attaché à la stabilité du groupe ».
A partir du 15 avril, Blue Capital sera représenté au conseil de surveillance de Carrefour par Sébastien Bazin, responsable des opérations européennes de Colony, et par Nicolas Bazire, directeur général du groupe Arnault, alors que le clan Halley ne sera plus représenté que par Robert Halley, chef de la famille, souligne une source proche du dossier.
Cela ressemble à un chant du cygne pour la famille fondatrice du groupe normand Promodès, qui avait fusionné avec Carrefour en 1999.