Les revendications politiques menées autour de la question du Tibet dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques en Chine, notamment lors de la difficile traversée de Paris par la flamme olympique, n’ont guère plus dans l’Empire du Milieu.
En réaction, les manifestations anti-françaises se sont multipliées depuis samedi en Chine. La plupart d’entre elles ont été organisées devant des magasins Carrefour, symbole même de la France sur place.
Mis à part « quelques incidents localisés, nous n’avons pas senti à ce jour d’impact significatif sur le chiffre d'affaires » des 112 hypermarchés que compte le distributeur en Chine, assure le président du directoire de l’enseigne, José Luis Duran, dans un entretien au Journal du Dimanche. Pourtant, des appels au boycott ont été lancés. Le distributeur français affirme prendre la situation « très au sérieux ».
Au-delà de l’aspect politique, Carrefour se fait du souci pour son activité en Chine. « La Chine a une importance stratégique évidente pour Carrefour », reconnaît José Luis Duran, tout en précisant que l’enseigne a beaucoup investi dans ce pays, ouvrant une vingtaine d’hypermarchés et a l’intention de poursuivre sur ce rythme cette année.
Pour tenter de calmer les esprits, le président Nicolas Sarkozy a tenté un geste d’apaisement ce matin envers Pékin en apportant son soutien à l’handicapée Jin Jing, symbole pour les Chinois du fiasco de la flamme olympique lors de son passage en France. « Je veux vous dire que j’ai été choqué par les attaques dont vous avez été l’objet le 7 avril à Paris et, pour le courage que vous avez montré, j’ai un profond respect envers vous et le peuple dont vous venez », écrit Nicolas Sarkozy, dans une lettre remise à Shanghai en main propre à la jeune femme par le président du Sénat français Christian Poncelet.
Jin Jing, originaire de Shanghai, est célébrée comme une héroïne par les médias chinois pour avoir protégé la torche face à des manifestants pro-tibétains dans la capitale française.
Après Christian Poncelet, qui doit être reçu jeudi par le président Hu Jintao, plusieurs autres responsables français doivent se rendre dans les prochains jours en Chine.
La France doit rechercher « un moyen terme » dans son attitude vis-à-vis de la Chine et « c’est à quoi s’emploie » le président Nicolas Sarkozy, a affirmé ce matin Dominique Paillé, porte-parole de l’UMP, sur Canal +. Selon lui, « ce n’est pas en se coupant de la Chine qu’on fera progresser les droits de l’Homme, ce n’est pas non plus en acceptant sans rien dire la situation intérieure à ce pays que nous le ferons progresser ».