Harvest : 2007, une année de structuration pour préparer l’avenir
Article du 07/03/2008
La société Harvest, cotées sur Alternext, dévoilait hier ses résultats annuels.
Le 21 février dernier, dans une interview exclusive pour Francebourse.com, Jean-Michel Dupiot, directeur général d’Harvest, tirait un « bilan plutôt positif de 2007 ». « Le chiffre d’affaires de 11,2 millions d’euros, en hausse de 9,5 %, est en ligne avec nos objectifs », déclarait alors le dirigeant.
Dans son communiqué de presse, Harvest insiste sur son bénéfice qui enregistre un bond de 63,5 % en 2007, à 1,97 million d’euros. Soit une marge nette de 17,5 %.
Autre hausse notable sur l’exercice : celle du résultat d’exploitation de la société qui passe à 2,59 millions d’euros (+ 28,7 %), avec une marge d’exploitation atteignant 23 %.
Dans le détail de ces résultats annuels, le chiffre d’affaires se ventile entre l’activité de vente de licences nouvelles (+ 1,5 % à 3,12 millions d’euros), l’activité de maintenance (+ 13,9 % à 5,43 millions d’euros), celle de location de logiciels (+ 34,8 % à 1,15 million d’euros), l’activité de prestations de forfait (+ 40,8 % à 774 000 euros) et celle de formation (- 24,3 % à 798 000 euros).
Compte tenu de ces résultats et « dans la continuité de sa politique active de distribution, Harvest proposera à l’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires du 17 avril prochain le versement d’un dividende de 0,80 euro par action, en hausse de + 33 % par rapport à 2006 », explique le groupe dans un communiqué. « Ce dividende correspond à une distribution globale de 1 081 K€, soit 55 % du résultat net. Un acompte sur dividende de 0,15 euro a été versé en octobre 2007. Le solde de 0,65 euro sera mis en paiement le 29 mai 2008. »
Un exercice 2007 marqué par la croissance externe
« En 2007, nous avons lancé deux opérations de croissance externe : celle d’O2S, qui vient tout juste d’être achevée en janvier dernier, et celle de notre principale concurrent- PMT qui n’a finalement pas abouti », résumait pour Francebourse Jean-Michel Dupiot le 21 février dernier.
Au printemps 2007, Harvest s’est intéressé à PMT (Patrimoine Management et Technologie). Il visait à l’origine la reprise de 100 % du capital de son concurrent et numéro deux du secteur. Harvest présentait alors PMT comme un éditeur historique du marché des logiciels de simulation patrimoniale. Créé en 1979, PMT a inventé le concept de l’APG (Approche Patrimoniale Globale) et fait partie des acteurs qui ont transformé le marché de la gestion de patrimoine.
Cette acquisition devait permettre à Harvest de compléter sa gamme de produits et d’élargir son portefeuille de clients pour conforter une position solide de leader français dans les domaines du développement et de la diffusion d’outils de conseil et d’aide à la vente de produit financiers.
En avril, Jean-Michel Dupiot expliquait à Francebourse.com que cette opération, si elle devenait effective, amènerait à Harvest un chiffre d’affaires supplémentaire de 3 millions d’euros, dont une partie est récurrente ou quasi-récurrente et donc très intéressante pour les repreneurs. Concernant l’activité logiciels de PMT, Harvest pourrait ainsi opérer des « synergies dans les coûts de développement », « rationaliser sa gamme de produits et supprimer les doublons » et « récupérer une nouvelle clientèle ».
L’acquisition de PMT permettrait également à Harvest de mettre la main sur le site Internet Patrimoine.com. Toutefois, à ce sujet, Jean-Michel Dupiot émettait quelques doutes et avouait manquer d’information claire sur ce produit.
En juin 2007, Harvest a finalement renoncé à ce projet d’acquisition. « Les droits de préemption sur l’offre proposée en mars ayant été exercés, Harvest a préféré ne pas surenchérir, considérant que l’intérêt stratégique de l’opération ne justifiait pas un prix plus élevé », argumentait alors le groupe.
Autre opération de croissance externe, dont le résultat a été tout autre, celle d’Harvest sur O2S, un éditeur de logiciels pour les CGPI. A ce sujet, Jean-Michel Dupiot nous expliquait en février dernier qu’ « avec O2S, Harvest bénéficie d’un produit complémentaire sur le marché des CGP indépendants ».
Une offre renforcée
« L’offre d’O2S est complémentaire à celle de BIG », le logiciel de bilan patrimonial créé par Harvest et qui a remporté un franc succès. « Elle apporte des fonctionnalités puissantes de gestion commerciale, de CRM (Customer Relation Management) et d’agrégation de comptes. Les CGP auront ainsi la possibilité, contre une redevance mensuelle, de proposer à leurs clients un portefeuille complet, exhaustif et à jour », résumait Jean-Michel Dupiot.
Devenu « un outil de référence », BIG, destiné à la gestion de patrimoine en haut de gamme, dégage des revenus récurrents qui représentent pas moins de la moitié du chiffre d’affaires d’Harvest.
En 2007, la gamme BIG est d’ailleurs restée « le principal contributeur au chiffre d’affaires, avec une part de 50 % et un dynamisme confirmé : ses revenus sont en croissance de + 15,8 % sur l’exercice, portés par la solidité du marché grands comptes et la forte percée sur le marché des CGP indépendants ».
Des contrats significatifs ont été enregistrés avec des grands comptes sur BIG, note le groupe dans son communiqué, citant notamment les groupes Caisse d’Epargne et Banques Populaires. « Une part importante des ventes de licences de BIG, celles s’adressant au marché des CGP indépendants, s’est orientée sur l’offre de location. Le segment location poursuit ainsi sa très forte croissance avec une augmentation de + 35 % à 1,154 million d’euros. Grâce au fort développement de cette offre, Harvest a encore conforté son leadership sur ce marché des CGP indépendants, sur lequel le seuil des 1 000 clients a été franchi au cours de l’exercice », se félicite Harvest qui remplit là ses objectifs.
Jean-Michel Dupiot nous précisait récemment que « l’opération d’acquisition, d’O2S aura un impact progressif sur les comptes dès 2008 et sera relutive à partir de 2009 ». Harvest attend de cette activité O2S « une contribution au chiffre d'affaires de 3 à 5 millions d’euros à horizon 3/4 ans, avec un niveau de rentabilité au moins équivalent à celui constaté aujourd’hui sur son activité de base ».
Outre BIG, Harvest commercialise également une gamme de logiciels Declic/Quantix. A l’origine créé sous la forme d’un produit unique, Declic a été transformé en une offre plus modulaire et plus adaptée aux nouvelles évolutions réglementaires. Declic répond aux besoins de productivité commerciale et de traçabilité exigée par la nouvelle directive MIF des grands réseaux bancaires et d’assurance et a d’ailleurs séduit en 2007 des grands noms comme la Société Générale.
Autre vecteur de croissance pour Harvest : ClickImpôts. La société avait réalisé une enquête d’opinion auprès de ses 12 000 clients en novembre 2006. Le retour : 99 % des personnes interrogées s’étaient alors déclarées satisfaites voire très satisfaites et l’ancienneté moyenne (autour de quatre ans) montrait l’attachement à ce produit destinés à faciliter la compréhension fiscale des particuliers. ClickImpôts et son petit frère à destination des experts-comptables, ClickImpôts Pro, ne représentent toutefois qu’une faible part du chiffre d’affaires total d’Harvest (10,7 % contre 49,9 % pour BIG et 21,3 % du chiffre d’affaires pour Declic/Quantix).
A noter qu’en octobre 2007, Harvest a signé avec Cegid, éditeur leader du progiciel intégré dédié aux experts-comptables, un accord stratégique qui portait sur la création d’une ligne de logiciels de fiscalité personnelle (« Cegid Expert ClickImpôts », basée sur une intégration du logiciel ClickImpôts d’Harvest, incluant un bilan patrimonial, dans la gamme Cegid Expert) et sur la commercialisation par Cegid du logiciel patrimonial BIG d’Harvest auprès des experts-comptables. Mis en œuvre depuis novembre dernier, cet accord devrait produire ses premiers effets sur le chiffre d’affaires d’Harvest à partir du premier semestre 2008.
Les perspectives
« Forte d’un socle important de revenus récurrents, d’un volant d’affaires naturel auprès de ses nombreux clients grands comptes et de prises de commandes assez dynamiques sur les deux premiers mois, Harvest bénéficie de très bonnes perspectives pour l’année 2008 », se satisfait le groupe dans son communiqué de presse.
La société table pour 2008 sur une poursuite de la croissance à un rythme équivalent et sur le maintien d’un haut niveau de rentabilité. « La situation financière encore renforcée de la société - trésorerie nette de 6 millions d’euros (+ 1,4 million d’euros) et fonds propres à hauteur de 6,4 millions d’euros fin 2007 - permet d’envisager sereinement le financement de l’exploitation, du développement de la nouvelle activité 02S et de toute opportunité qui pourrait se présenter. » La porte à de nouvelles opérations de croissance externe de la part d’Harvest n’est donc pas fermée.