Après avoir annoncé des chiffres 2006 plus forts qu’attendus, la direction de l’éditeur de logiciels Harvest affiche un certain optimisme mais n’en oublie pas pour autant de consolider ses positions. Jean-Michel Dupiot, co-fondateur et directeur général de la société, nous fait part des projets d’Harvest.
La société se penche en ce moment sur une nouvelle acquisition, celle de PMT (Patrimoine Management et Technologie), actuel concurrent et numéro deux du secteur. Après une offre lancée début mars, s’est ouverte la période de négociations avec les actionnaires de PMT. Le dossier pourrait être finalisé d’ici six à huit semaines, précise Jean-Michel Dupiot.
Cette opération, si elle devenait effective, amènerait à Harvest un chiffre d’affaires supplémentaire de 3 millions d’euros, dont une partie est récurrente ou quasi-récurrente et donc très intéressante pour les repreneurs.
Concernant l’activité logiciels de PMT, Harvest pourrait ainsi opérer des « synergies dans les coûts de développement », « rationaliser sa gamme de produits et supprimer les doublons » et « récupérer une nouvelle clientèle ».
L’acquisition de PMT permettrait également à Harvest de mettre la main sur le site Internet Patrimoine.com. Toutefois, à ce sujet, Jean-Michel Dupiot émet quelques doutes et avoue manquer d’information claire sur ce produit.
En 2006, Harvest a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 10,3 millions d’euros en croissance de 29 % (dont 14 % de croissance externe). « 2006 a été une très bonne année », précise le directeur général. Pour 2007, sans pour autant faire de prévisions, il s’attend à une croissance organique d’au moins 10 %.
Des logiciels adaptés à des besoins qui vont voir le jour
Croissance qui devrait être dynamisée par la restructuration du logiciel Déclic. A l’origine créé sous la forme d’un produit unique, Declic devrait être transformé en une offre plus modulaire et plus adaptée aux nouvelles évolutions réglementaires. « Declic est là pour répondre aux besoins de productivité commerciale des grands réseaux bancaires et d’assurance, explique Jean-Michel Dupiot. Mais nous souhaitons également développer un second axe : à savoir en faire un outil qui permette à ces réseaux d’être en conformité avec la réglementation européenne. Avec la nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur le 17 novembre prochain, les grands réseaux auront un devoir de conseil, c’est-à-dire que leurs conseillers auront l’obligation d’analyser la situation patrimoniale de leur client, de mesurer leur niveau d’information financière, leur niveau d’appétence ou d’aversion au risque et ensuite leur proposer des produits adaptés. En définitive, les banques vont avoir à faire face à des obligations de moyens plus sophistiquées et donc vont être confrontées à des problèmes de déploiement d’outils dans leurs réseaux. La solution passe vraisemblablement par des progiciels. Declic leur permettra en outre d’être efficients en terme de traçabilité. » Et Harvest est pour l’heure le seul à proposer ce type de solution.
Autre vecteur de croissance pour Harvest : ClickImpôts. La société a réalisé une enquête d’opinion auprès de ses 12 000 clients en novembre dernier. Le retour : 99 % des personnes interrogées se sont déclarées satisfaites voire très satisfaites et l’ancienneté moyenne (autour de quatre ans) montre l’attachement à ce produit destinés à faciliter la compréhension fiscale des particuliers.
Certes, ClickImpôts et son petit frère à destination des experts-comptables, ClickImpôts Pro, ne représentent que 7 à 8 % du chiffre d’affaires total d’Harvest mais cette proportion pourrait bien augmenter. En effet, la société travaille depuis quatre ans avec le ministère de l’Economie et des associations de professionnels du secteur sur un partenariat destiné à autoriser la télédéclaration depuis l’interface d’un logiciel. Harvest serait techniquement à même d’opérer de telles télétransmissions et n’attend plus que le feu vert de Bercy, précise Jean-Michel Dupiot.
En outre, une version gratuite de ClickImpôt, Click Impôt First Step, devrait être proposée courant 2007. Objectif : accroître la notoriété du produit, acquérir de nouveaux clients et créer un modèle économique capable de répondre à la télédéclaration.
Enfin, la société Harvest ne compte pas relâcher ses efforts en matière de recherche et développement sur son « produit phare » et devenu « un outil de référence », Big, destiné à la gestion de patrimoine en haut de gamme. Big dégage des revenus récurrents qui représentent pas moins de la moitié du chiffre d’affaires d’Harvest. « Nous n’aurons pas d’investissement majeur à faire sur Big, explique Jean-Michel Dupiot. Mais nous devons tout de même continuer à faire évoluer notre produit pour fidéliser nos clients et en conquérir d’autres encore non équipés. »
Cette stratégie de croissance organique devrait faire ses preuves dans les premiers chiffres de l’exercice 2007 attendus début avril. Elle se manifestera également lors de l’Assemblée Générale du 24 avril prochain. Un dividende de 60 centimes d’euros par action devrait être proposé, soit un rendement d’environ 3 %, pour un titre introduit il y a bientôt deux ans à 10,20 et qui cote aujourd’hui aux alentours de 23 euros. Enfin, la tenue de l’AG sera peut-être l’occasion d’une bonne nouvelle concernant le dossier PMT.
Francebourse.com - Interview réalisée par Alexandra Voinchet
Article publié pour la première fois le 2 avril dernier