Neuf Cegetel : SFR va pouvoir racheter Neuf Cegetel
Article du 16/04/2008
Bercy a donné son feu vert au rachat par l’opérateur de téléphonie mobile SFR de Neuf Cegetel. Le rachat porte sur les 28,45 % du capital que détient Louis Dreyfus, deuxième actionnaire de Neuf Cegetel. A l’issue de cette première étape, SFR détiendra 68,13 % du capital. Le montant de la première étape de cette opération, lancée en décembre 2007, est estimé à 2,07 milliards d’euros.
Il s’agit là d’un premier pas dans la création d’un acteur de poids face à France Télécom. Car la nouvelle société, qui pèsera 12 milliards d'euros de chiffre d’affaires, sera le premier opérateur alternatif en Europe, c’est-à-dire non issu des opérateurs historiques. En comparaison, France Télécom a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 53 milliards d’euros.
Présent sur tous les réseaux, la nouvelle société compte 19 millions de clients mobiles et 3,6 millions de clients Internet haut débit. Avec 10 000 collaborateurs, le groupe est présent sur tous les secteurs, grand public, entreprises et marché de gros.
En contrepartie de ce feu vert, le groupe Vivendi, maison mère de l’opérateur SFR, et ses filiales ont pris « de nouveaux engagements » à l’issue d'une « instruction très détaillée du dossier » et de « discussions serrées » avec Bercy, a déclaré Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi. Selon les premiers éléments, la nouvelle société devra ouvrir ses réseaux fixes et mobiles aux acteurs qui voudraient entrer sur le marché. Un geste qui confirme « nos engagements sur les offres de MVNO (opérateur mobile virtuel, ndlr) », a souligné le dirigeant.
Le groupe devra aussi s’engager à accueillir un « éventuel distributeur de télévision indépendant » qui « n’est pas dans le groupe Vivendi et qui ne dépend pas d’opérateurs télécoms dominants », a-t-il déclaré.
Enfin, Vivendi devra distribuer huit nouvelles chaînes sur l’ADSL (Paris Première, Teva, Jimmy, Ciné Cinéma Famiz, trois chaînes M6 Music et Fun TV), une disposition qui devrait permettre aux concurrents de mieux moduler leur offre. Déjà au moment de la fusion entre CanalSat et TPS, le groupe avait dû rendre accessibles sept chaînes mais cette offre n’avait pas satisfait les fournisseurs d’accès Internet qui estimaient ne pas être en mesure de faire des offres commerciales satisfaisantes.