Comme on s’y attendait, UBS a annoncé une perte nette au premier trimestre de 11,535 milliards de francs suisses (7,1 milliards d’euros). Cette perte est toutefois moins élevée toutefois que prévue. La première banque suisse avait initialement estimé sa perte pour les trois premiers mois à 12 milliards de francs suisses (7,4 milliards d’euros), notamment en raison de la crise du « subprime » (crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis). UBS avait terminé 2007 pour la première fois de son histoire dans le rouge avec un déficit de 4,4 milliards de francs suisses.
Autre mauvaise nouvelle : UBS va supprimer 5 500 postes d’ici un an de pour faire face à l’impact du « subprime ». Soit une réduction de 6 % de sa masse salariale. La presse helvétique avait jusqu’à présent anticipé une réduction d’effectifs de près de 10 %.
La banque avait, lors de son assemblée générale du 23 avril dernier, indiqué qu’elle allait réorganiser en profondeur ses activités et notamment revoir le fonctionnement et les effectifs de la banque d’investissement - principale responsable de la débâcle dans les crédits hypothécaires américains. Le directeur général Marcel Rohner avait laissé entendre que la banque d’investissement, qui emploie près de 22 000 personnes, devrait en partie supporter une réduction supplémentaire de ses effectifs.
En revanche, l’établissement financier helvétique n’a pas révélé de nouvelle dépréciation d’actifs autre que celle de 19 milliards de dollars annoncée le 1er avril. UBS reste la banque la plus touchée au monde par la crise des « subprime », avec des dépréciations atteignant au total 37,4 milliards de dollars.
Enfin, UBS a conclu un accord préliminaire avec le fonds d’investissement américain Blackrock pour la cession de 15 milliards de dollars d’actifs. Ces titres, principalement adossés à des hypothèques de mauvaise qualité et de qualité moyenne, ont été rachetés par Blackrock pour 25 % de moins que leur valeur nominale (20 milliards de dollars) et seront placés dans un nouveau fonds, dont UBS détiendra une part minoritaire, selon le Financial Times.
Le numéro un mondial de la gestion de fortune a déjà réussi le tour de force de procéder en un temps record à deux recapitalisations d’un total de 28 milliards de francs suisses. Après avoir obtenu 13 milliards auprès de deux fonds souverains - le singapourien GIC et un fonds du Moyen-Orient -, UBS a levé 15 milliards auprès de ses actionnaires.
UBS s’attend à ce que « les conditions dans le secteur financier demeurent difficiles », avec un contexte économique « défavorable » au niveau mondial, une création de richesse ralentie et une moindre activité de négoce et sur le marché des capitaux.
Le groupe s’attend cependant à redevenir bénéficiaire rapidement, a affirmé son directeur général Marcel Rohner, lors d’une conférence de presse téléphonique. UBS « va surmonter les difficultés dans les prochains trimestres », a-t-il souligné, refusant néanmoins d’indiquer quand le groupe retournera dans le vert.