C’est la fin d’UBS telle que la banque suisse se présentait jusqu’à maintenant. UBS a annoncé une restructuration de ses activités, mettant ainsi un terme à son modèle historique de banque intégrée.
Le modèle de banque intégrée avait été vivement attaqué depuis l’éclatement de la crise du « subprime », notamment par le fonds d’investissement britannique Olivant, l’un des principaux actionnaires. La crise financière a durement touché la banque suisse qui a terminé dans le rouge pour le quatrième trimestre consécutif et subi une nouvelle dépréciation d’actifs.
Face à la détérioration des marchés, UBS a affiché une perte nette de 358 millions de francs suisses (220 millions d’euros) au deuxième trimestre, contre un bénéfice net de 5,6 milliards un an plus tôt.
Ce résultat négatif est essentiellement dû à une nouvelle dépréciation d’actifs de 5,1 milliards de dollars sur la période, qui porte le total des dépréciations à 42,5 milliards de dollars, faisant de la banque l’un des établissements mondiaux les plus exposés.
UBS a cependant réussi limiter les dégâts avec un crédit d’impôts de 3,9 milliards de francs suisses.
Mais UBS a continué à voir sa clientèle lui retirer ses actifs. Sur la période, le reflux net d’argent nouveau a été de 43,8 milliards de francs suisses (27 milliards d’euros), contre un afflux de 34 milliards sur la même période un an plus tôt.
Face à cette situation et à un second semestre qui ne devrait pas l’aider, l’établissement helvétique va scinder ses divisions - banque d’affaires, gestion de fortune et gestion d’actifs - en trois entités autonomes. Elles seront « dotées d’un pouvoir et d’une responsabilité opérationnelle accrus ». UBS compte achever ce processus d’ici fin 2009.
Le président Peter Kurer a exclu pour l’heure toute cession d’une ou de plusieurs activités. « Il est possible que nous gardions, que nous vendions, que nous entrions dans une collaboration ou une coentreprise à un moment donné », a-t-il affirmé ajoutant qu’aucun projet n’est à l’étude actuellement.
Cette opération permet surtout à UBS de séparer sa division phare, la gestion de fortune, domaine dans lequel le groupe est leader mondial, de la banque d’affaires, principale responsable de la débâcle dans la crise des crédits hypothécaires.
UBS a aussi annoncé une restructuration de sa direction, en confirmant notamment la candidature du président de Swiss Life, Bruno Gehrig, au conseil d’administration. Le directeur financier Marco Suter sera, par ailleurs, remplacé au 1er septembre par John Cryan, issu de la banque d’affaires.