Depuis hier, le billet d’avion en papier n’existe plus. Le 1er juin était la date butoir que l’Association internationale du transport aérien (Iata) avait fixé à ses 240 compagnies membres pour passer au ticket électronique.
Plus de 400 millions de billets aériens sont émis chaque année par les agences de voyages affiliées au système de distribution de l’Iata, et en avril, seuls 5 % étaient en papier.
Les passagers y ont tout à gagner, estiment les compagnies aériennes : ils n’ont plus à craindre la perte de leur billet, pourront modifier plus facilement les dates ou l’itinéraire de leur vol et éviteront la queue grâce aux bornes en libre-service permettant de s’enregistrer. « Les agences de voyages auront temporairement un surcroît de travail, mais une fois que le nouveau système sera rodé, cela va simplifier leur vie », estime de son côté Jean-Pierre Mas, représentant du Syndicat national des agences de voyages (Snav) en France. Sur un plan commercial, la réforme devrait néanmoins contribuer à redistribuer les cartes dans le secteur très disputé de la vente de billets secs (sans séjour), qui représente toujours une grande part de l’activité des agences de voyages.
Pourtant tout n’est pas encore rodé. Si l’Iata affirme être prête à atteindre l’objectif « zéro papier », programmé dès 2004, l’entrée dans l’ère du tout numérique ne devrait cependant pas se faire sans quelques accrocs, redoutent les représentants des agents de voyage européens.
Fin mars, des incidents techniques avaient fait virer au cauchemar l’entrée en service du terminal 5 de l’aéroport londonien, les passagers se retrouvant confrontés à l’annulation de plusieurs centaines de vols. Autre difficulté : un petit nombre de compagnies aériennes n’ont pas encore basculé leur système.
Selon les calculs de l’Iata, la disparition du papier permettra à ses membres d’économiser 3 milliards de dollars par an. Un ticket électronique revient à un dollar en moyenne, contre 10 dollars pour le billet traditionnel.
Le gain sera aussi d’ordre écologique, la mesure se traduisant par la survie de 50 000 arbres par an, affirme l’association.