Economie mondiale : Ralentissement généralisé de la croissance et inflation record, le scénario de l’OCDE pour 2008
Article du 04/06/2008
Pas de quoi remonter le moral. Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dresse un scénario peu encourageant pour les mois à venir.
Seule satisfaction : l’organisation estime que le gros de la crise financière est probablement passé. Toutefois, ses conséquences « se feront ressentir pendant encore longtemps » et « de nouvelles perturbations ne peuvent être exclues ». Le ralentissement « devrait se généraliser à presque toute la zone », notamment à cause du marasme immobilier et de la flambée des matières premières, conclut l’OCDE.
Pis, elle abaisse même ses prévisions pour de nombreux pays. La croissance attendue pour les Etats-Unis en 2008 tombe à 1,2 % contre 1,4 % lors des prévisions intérimaires de mars et contre 2 % lors de celles de décembre. Pour 2009, l’OCDE table sur 1,1 % de croissance, moitié moins qu'en décembre.
Dans la zone euro, la prévision est abaissée à 1,7 % pour 2008 contre 1,9 % en mars, et à 1,4 % en 2009 contre 2 % lors des prévisions de décembre.
Les Etats-Unis, pays le plus touché par le ralentissement jusqu’à présent, pourraient enregistrer une croissance « négative au deuxième trimestre » en raison d’un marché immobilier toujours en pleine crise, d’une forte inflation, de prix élevés de l’essence qui pèsent sur la consommation des ménages et d’une baisse de l’investissement, note l’OCDE.
La zone euro a mieux résisté et a même enregistré une croissance de 3 % en rythme annualisé au premier trimestre, grâce aux performances de l’Allemagne et de la France. Mais cette embellie pourrait être de courte durée : la consommation reste morose, l’inflation élevée et « de plus en plus de signes montrent que l’appréciation de l’euro – 10 % en termes réels depuis le début 2006 - plombe les exportations ».
En revanche, l’OCDE relève sa prévision pour le Japon à 1,7 % contre 1,5 % précédemment pour 2008. Elle abaisse néanmoins celle relative à 2009 à 1,5 % contre 1,8 %.
Reste des pays vulnérables industrialisés au ralentissement de l’économie : en Espagne, en Irlande, en Italie et en Grande-Bretagne, les dépenses des ménages souffrent de la crise des marchés hypothécaires. Les pays dont l'économie dépend beaucoup des Etats-Unis font aussi partie des plus fragilisés, à l’instar du Mexique et du Canada.
Certaines économies hors OCDE vont également ralentir mais globalement l’économie des géants émergents (Inde, Chine, Russie) devrait rester robuste, juge l’OCDE.
L’inflation est l’un des principaux dangers qui guette l’économie mondiale. L’organisation s’attend à ce que les prix du pétrole restent élevés en raison de la vigueur de la demande des pays émergents et « peut-être aussi d’éléments spéculatifs ». Pour les autres matières premières, l’OCDE table sur un repli mais des prix restant très au-dessus de leurs moyennes historiques.