François Bayrou a donné hier le coup d’envoi de la campagne du Mouvement démocrate (MoDem) pour les élections européennes, lors d’une « convention sur l’Europe ». Prenant acte du « désamour » ambiant à l’égard de l’Europe, à quelques jours du référendum irlandais sur le traité de Lisbonne, le leader centriste a exprimé sa volonté de répondre durant la prochaine campagne aux « angoisses » des citoyens.
Durant cette campagne, « on ne peut plus se contenter de l’invocation de l’idéal européen, de la défense de ce qui est fait », a-t-il affirmé. « Nous devons mettre devant nous les questions qui ont fait que les peuples se sont éloignés de l’Union. On ne peut pas se contenter de surfer sur cette partie de l’opinion qui est europhile ». Parmi les questions sur lesquelles devra porter le débat selon le MoDem, figure en premier lieu celle de la « nature de l’Union Européenne ». « Le premier enjeu est de défendre une Europe qui ne soit pas d’abord un marché » mais représente « des valeurs et un projet de société » dont il faut affirmer la « nature sociale », a-t-il lancé. « L’Europe n’est pas faite pour défendre la globalisation auprès des Européens, mais pour défendre les Européens de la globalisation », a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques.
Dressant la liste des crises latentes dans le monde - changements démographiques, passage du temps de l’ « énergie abondante et bon marché » à celui de l’ « énergie rare et chère », affrontements au sein de l’islam entre chiites et sunnites - il a estimé que « si l'Europe n’existe pas, aucune de ces immenses crises ne pourra trouver un début de réponse ».