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La France présidente

Article du 01/07/2008
Hier soir, Nicolas Sarkozy a placé plus d’une heure sur le plateau de France 3 pour parler d’Europe alors que la France entame aujourd’hui son mandant à la présidence de l’Union Européenne.

Un climat de doutes

Le contexte n’est guère favorable alors que le Traité de Lisbonne sème le doute dans les pays. Le « non » irlandais a infligé un sérieux camouflet au plan insufflé par le président français pour relancer la construction d’une Europe politique, après l’échec du référendum de 2005 dans l’Hexagone – lequel échec avait stoppé net le processus de validation du texte de l’époque.
Le Traité de Lisbonne ne semble pas satisfaire non plus la Pologne, membre européen majeur ne serait-ce que par le poids de sa démographie - contrairement à l’Irlande. Le président polonais Lech Kaczynski a annoncé qu’il ne ratifierait pas le texte, estimant qu’il était « sans objet ».
Evoquant le référendum négatif irlandais, Nicolas Sarkozy a déclaré hier « qu’on n’a pas trop de temps » pour trouver une solution avant « la limite » que constituent pour lui les élections européennes de juin 2009. La présidence française de l’UE devrait donc être marquée par cet enjeu de taille. Mais la crise institutionnelle provoquée par le « non » irlandais a fait voler en éclats l’espoir de Nicolas Sarkozy d’installer à la fin de l’année les nouvelles institutions prévues par le Traité dont le « président de l’UE ».

Le volontarisme français

Malgré cela, Paris ne compte pas rater ce rendez-vous. Hier, Nicolas Sarkozy a résumé sa vision des choses : « il faut changer profondément notre façon de faire l’Europe » qui « inquiète » les citoyens européens. « On attend de l’Europe qu’elle protège les Européens contre les risques que fait peser la mondialisation, et c’est là que ça ne marche pas », a-t-il fait valoir.
La France a fixé quatre priorités à sa présidence : l’adoption d’une série de mesures en matière de climat et d’énergie, la rédaction d’un pacte européen pour l’immigration, la relance de l’Europe de la défense et l’agriculture. Paris espère que des avancées concrètes sur ces sujets permettront de relancer la confiance des citoyens dans l’Europe. Selon un récent sondage, 63 % des Français estiment que l’environnement doit être la priorité de la présidence française de l’UE.
Néanmoins, tous ces sujets risquent de lever de profondes et anciennes divergences. La PAC est à ce titre un dossier particulièrement épineux tant elle est chère aux agriculteurs tricolores.
La PAC ou Politique Agricole Commune est, comme son nom l’indique, une politique européenne, fondée principalement sur des mesures de soutien de prix et de subventionnement et visant à moderniser et développer l’agriculture communautaire. Mise en place en 1962, elle doit subir un lifting en 2013. Or, chaque pays entend bien conserver les avantages que lui procure une telle réglementation.
Pour répondre aux nouveaux besoins et aux nouvelles contraintes, Nicolas Sarkozy a à plusieurs reprises appelé à « une véritable simplification durable » de la PAC, toujours avec le souci de servir les intérêts de la France.
L’économie sera aussi un sujet délicat quand on connaît les désaccords entre Paris et l’institution monétaire européenne. D’ailleurs, hier soir, Nicolas Sarkozy a à nouveau lancé une nouvelle charge contre la politique de l’euro fort de la Banque Centrale Européenne, en estimant que la BCE « devrait se poser la question de la croissance » et « pas simplement de l’inflation ».
De telles dissensions pourraient bien être contreproductives et faire tout sauf servir l’objectif de rassemblement énoncé par Paris.

Un agenda chargé

La première journée de cette présidence sera dominée par une visite à Paris des membres de la Commission européenne, présidée par José Manuel Barroso, qui seront reçus à déjeuner par le Premier ministre François Fillon et à dîner par Nicolas Sarkozy.
Le président doit se rendre le 10 juillet à Strasbourg pour exposer ses vues devant le Parlement européen, avant d’aller le 11 à Dublin pour parler des suites du référendum.
Autre temps fort de ce début de présidence française, la tenue le 13 juillet d’un sommet pour lancer le projet d’Union pour la Méditerranée (UPM), où sont invités 43 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE et ceux des pays de la rive méridionale du bassin méditerranéen. Ce projet phare du Chef de l’État, qui va au-delà des 27 membres de l’UE, est sans doute celui qui lui est le plus cher.
Les invités seront ensuite conviés aux festivités du 14 Juillet à Paris.
L’agenda français pour les six prochains mois est bien plein. Plusieurs centaines de rendez-vous (débats, séminaires, conférences, réunions ministériels…) ont été pris
La France qui a pris le flambeau à la Slovénie le remettra le 1er janvier 2009 à la République tchèque.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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