RBS : Royal Bank of Scotland annonce la première perte de son histoire
Article du 08/08/2008
Alerte chez RBS. La deuxième banque britannique, Royal Bank of Scotland (RBS), vient de publier une perte nette part du groupe de 761 millions de livres (970 millions d’euros) au premier semestre, en données pro forma. Il s’agit de sa première perte depuis qu’elle est entrée en Bourse il y a 40 ans. « Devoir annoncer une perte avant impôt de 691 millions de livres est quelque chose que mes collègues et moi-même regrettons beaucoup », déplore le directeur général Fred Goodwin dans le communiqué. « Nous sommes déterminés à ce que les forces inhérentes au modèle d’activité diversifié du groupe ne soient plus masquées de cette manière à nouveau », déclare-t-il.
Cette perte est liée à une dépréciation d’actifs massive de 5,925 milliards de livres, liée à la crise du crédit, compensée par d’autres gains financiers d’un montant de 812 millions de livres, ces opérations ressortant en négatif à hauteur de 5,113 milliards de livres. A titre de comparaison, la même colonne n’avait représenté que 38 millions de livres au premier semestre 2007.
RBS, qui a intégré cette année des actifs de la banque néerlandaise ABN Amro, achetée l’an dernier avec les banques espagnole et belge Santander et Fortis, privilégie dans cette présentation les résultats pro forma, qui rendent mieux compte de cette intégration et soulignent les dépréciations d’actifs. Ils ne portent que sur les actifs d’ABN Amro que RBS conservera réellement et simulent une acquisition d’ABN Amro au premier janvier 2007. Entre deux chiffres, le groupe assure cependant que le programme d’intégration d’ABN est en avance sur le calendrier.
En pro forma et en comptant ces dépréciations, le produit net bancaire a baissé de 31,2 % à 11,722 milliards de livres à cause des dépréciations. Le bénéfice d’exploitation est ressorti à 31 millions de livres contre 5,315 milliards l’an dernier et la perte avant impôt à 691 millions de livres après un bénéfice de 5,115 milliards de livres.
Outre les dépréciations d’actifs, RBS a supporté aussi des provisions pour créances douteuses de 1,479 milliard de livres au premier semestre, une hausse de 58 %.
En données classiques, le groupe a connu une perte nette part du groupe de 802 millions de livres, après un bénéfice de 3,555 milliards de livres, pour un produit net bancaire en baisse de 6,6 % à 13,729 milliards de livres. Les provisions pour créances douteuses sont ressorties à 1,661 milliard de livres, en hausse de 91 %.
RBS a dû pratiquer une augmentation de capital géante de 12 milliards de livres il y a deux mois pour soutenir son capital. Faisant allusion à l’augmentation de capital, Fred Goodwin a assuré que le groupe était « parfaitement conscient d’avoir eu lourdement recours à ses actionnaires » et « reconnaissait désormais devoir montrer un niveau de performances qui corresponde aux espoirs du groupe et restaure la valeur des actions ».
