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Immobilier : Une crise mais pas de krach

Article du 26/08/2008

Avec une baisse de 30 % des ventes de logements neufs pour les six premiers mois de l’année, la France se dirige bel et bien vers une crise immobilière. « Ce n’est plus seulement une crise de financement, la France se dirige vers une crise de l’immobilier », estime Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris X-Nanterre.
Dans le détail, les ventes de logements neufs en France ont reculé de 33,9 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2007, pour s’établir à 21 500 unités, a annoncé ce jour le ministère de l’Ecologie. Sur l’ensemble du premier semestre, la baisse est de 30 % par rapport à l’année dernière. La chute dépasse même les 50 % dans cinq régions : Aquitaine, Lorraine, Midi-Pyrénées, Bourgogne, Limousin. Seule Champagne-Ardenne échappe à la baisse en France métropolitaine.
Aussi le nombre de logements neufs proposés à la vente a atteint, avec 110 500 logements, un sommet qui n’avait plus été atteint depuis 30 ans (134 000 en 1982), souligne Michel Mouillart. Les logements terminés représentent 3,4 % de ce total, la plupart des programmes n’étant pas terminés ou pas mis en oeuvre, relativise Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC). D’ailleurs ce coup de frein dans les constructions se fait sentir. « Je prévois désormais que le nombre de logements neufs construits ne sera compris qu’entre 90 000 à 95 000 contre 110 000 envisagés en début d’année et 127 000 en 2007 », calcule Jean-François Gabilla.
Le nombre de mises en chantier de logements a déjà reculé au cours de la période allant de mai à juillet, pour atteindre 107 238 soit 11,8 % de moins qu’un an plus tôt, selon le ministère de l’Ecologie. Au cours des douze derniers mois (août 2007 à juillet 2008), le nombre de mises en chantier est en repli de 6,6 % à 401 623 unités et le nombre de permis de construire de 12,6 % à 494 791 unités.
Dans l’ancien, les prix des appartements ont baissé (entre - 0,2 % et - 1,4 %) dans tous les départements franciliens, exception faite de Paris (+ 1,5 %), sur la période mars-mai par rapport à la même période de 2007, selon les chiffres de la Chambre des notaires Paris-Ile-de-France. Toutefois, à fin mai, les prix des appartements anciens restaient en hausse de 6,3 % par rapport à mai 2007, tirés par une augmentation des prix toujours forte à Paris (+ 9,3 % sur un an).
Les nuages noirs assombrissent l’avenir de l’immobilier : faible endettement des ménages emprunteurs, hausse des taux d’intérêt, accès plus difficile aux crédits accordés par les banques.
Mais, estime l’Institut Xerfi, « il ne faut pourtant pas trop noircir le tableau » car « le scénario noir du début des années 90, marqué par une explosion des stocks et l’effondrement des prix, n’est pas d’actualité ». Si crise il y a, le krach en revanche semble lointain. « La bulle immobilière se dégonfle et les prix vont baisser mais il n’y aura pas de krach », prédit Alexandre Mirlicourtois de Xerfi. Car, « contrairement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à l’Espagne, la situation financière des ménages reste saine », « il n’y a pas eu de dérives excessives de l’endettement ».

Francebourse.com, avec AFP
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