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Europe : Nicolas Sarkozy veut convaincre Varsovie

Article du 14/06/2007
Une fois de plus, Nicolas Sarkozy défend son projet de traité simplifié pour l’Union européenne. Cette fois-ci en Pologne, où le président français va plaider « auprès des dirigeants polonais pour l'adoption d'un traité simplifié amendant le traité de Nice, et qui permettrait de mettre en oeuvre l'essentiel des avancées institutionnelles que contenait le projet de Constitution européenne », a déclaré le porte-parole de l'Elysée David Martinon.
Il était prévu que Nicolas Sarkozy s’entretienne aujourd’hui, lors d’un déjeuner de travail, avec son homologue polonais Lech Kaczynski, puis rencontre le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski.
Le président français a estimé dans un entretien accordé au journal polonais Gazeta Wyborcza que « la Pologne ne peut pas bloquer l'Union européenne ». « Si chacun d'entre nous fait preuve d'une intransigeance totale », indique-t-il, citant la Grande-Bretagne, la Pologne et la France, « alors se pose la question : que faisons-nous ensemble ? »
« On ne peut pas être un grand pays d'Europe et dire en même temps: 'J'ai moins de responsabilités, je peux bloquer' (...) Etre un grand pays, cela ne présente pas que des avantages », lance Nicolas Sarkozy, qui veut éviter que Varsovie ne mette son veto à son projet lors du Conseil européen des 21 et 22 juin.

Pas de capitulation

Dans un entretien publié mardi par Le Monde, le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski a déclaré que la Pologne était prête « au compromis » mais pas à la « capitulation ».
« Accepter le système de vote prévu par le traité constitutionnel actuel », qui prévoit que, pour être adopté, un texte doit recueillir la « double majorité », c'est-à-dire le soutien d'au moins 55% des Etats représentant au moins 65% de la population européenne, signifierait « être relégué à la pire situation de toute l'Union européenne », estime-t-il.
Le projet de Constitution européenne (TCE) était bien moins favorable à la Pologne que le traité de Nice de 2000, qui lui donnait presque autant de poids que l'Allemagne avec une population deux fois moindre. Or le projet de « traité simplifié » de Nicolas Sarkozy devrait conserver les mêmes équilibres en termes de pondération des voix que le TCE.

VGE dit non à un traité mutilé

Aujourd’hui, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing s’est dit opposé à un traité « mutilé », dans Le Monde daté de vendredi.
Dans un point de vue intitulé « le traité simplifié, oui, mutilé, non », l'ex-président de la Convention pour l'avenir de l'Europe qui avait été chargée de rédiger le traité constitutionnel rappelle que « c’est autour de ce ‘traité simplifié’ proposé par la France et la Grande-Bretagne que serait recherché l’accord du Conseil européen » le 21 juin.
« Au nom des Conventionnels européens, je crois pouvoir dire oui à un traité honnêtement simplifié, qui ne revienne sur aucune des avancées institutionnelles que nous avons proposées dans la première partie, mais un non catégorique à un traité mutilé », affirme Valérie Giscard d'Estaing.

Priorité : le sommet européen des 21 et 22 juin

La solution du président français Nicolas Sarkozy est la suivante : un traité simplifié, allégé aux seules améliorations du fonctionnement de l'union à 27 (présidence stable, ministre des Affaires étrangères, extension du domaine de la majorité qualifiée), un texte qui serait adopté en France par la voie parlementaire.
Les Français étaient les premiers à dire « non » à la Constitution européenne lors du référendum du 29 mai 2005. C’était la première fois que le pays se prononçait négativement sur un traité européen. Le 1er juin, c’était au tour des Néerlandais de voter contre à 61,6%, lors d’un référendum consultatif qui devait être suivi d’un vote du Parlement. Mais devant l’ampleur du résultat, le Premier ministre des Pays-Bas annonce le retrait du projet de loi de ratification. Même si le traité constitutionnel a été approuvé par 16 pays membres de l’UE, dont deux par référendum, l’Europe est depuis dans l’impasse.
Pour le président français, la « priorité » est que le sommet européen des 21 et 22 juin soit « un succès, et ce sera un succès si les 27 se retrouvent sur un traité simplifié, avec peu d'articles ».

Francebourse.com - Manuelle Tilly, avec AFP
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