Budget 2008 : un séminaire gouvernemental pour résoudre le casse-tête
Article du 31/07/2007
Les ministres se réunissaient aujourd’hui en séminaire afin de fixer les équilibres du budget 2008. Les crédits et effectifs dont disposera chaque ministère devaient être annoncés. Un arbitrage budgétaire discuté ce week-end par Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon qui ont décidé de rompre avec la tradition des lettres de cadrage envoyées tous les étés ministère par ministère. Cette fois, les annonces ont été faites publiquement.
Les équilibres du budget 2008 s’annonçaient délicats. La France s’est engagée à ramener ses comptes publics à l’équilibre et la dette sous les 60 % de PIB, au plus tard en 2012, lors de l’Eurogroupe le 9 juillet dernier. Des objectifs qui nécessiteront entre 60 et 80 milliards d’euros d’économies sur la législature, selon un rapport du sénateur UMP Philippe Marini.
Coût du paquet fiscal : 10 à 11 milliards d'euros en 2008
Mais les promesses électorales de Nicolas Sarkozy ont un coût. Celui du « paquet fiscal » qui prévoit l’exonération des heures supplémentaires, la mise en place du RSA (revenu de solidarité active), l'encadrement des « parachutes dorés », la création d'un crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier, l'abaissement du bouclier fiscal à 50% (60% actuellement) ou encore la suppression des droits de succession pour le conjoint survivant est estimé entre 10 et 11 milliards sur 2008, selon la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Et pour ajouter aux difficiles ajustements, le sénateur Philippe Marini rappelle que la hausse des taux d'intérêts provoquera un renchérissement de la dette.
En attendant que la révision générale des politiques publiques permette d'identifier des gisements d'économie, en principe au printemps prochain, le gouvernement n'a donc d'autre choix que de procéder à des coupes budgétaires, même si François Fillon s'en défend.
Basé sur une croissance de 2,5% en 2008
Le budget 2008 est construit sur une hypothèse de croissance de 2,5% en 2008 et d'une inflation de 1,6%. Il prévoit par ailleurs une augmentation des dépenses de l'Etat de 0% en volume.
« Notre objectif, c'est le retour à l'équilibre budgétaire au plus tard en 2012 », a ajouté le chef du gouvernement.
Premier levier d’économies pour le gouvernement : la réduction du nombre de fonctionnaires. Durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était engagé à ne pas remplacer un fonctionnaire parti en retraite sur deux, soit 40 000 suppressions de postes en 2008.
Mais à l’issu du séminaire gouvernemental, François Fillon a annoncé que « 22 700 départs en retraite » ne seront pas remplacés l’an prochain. « On fait le un sur deux sur la plupart des ministères », a assuré le Premier ministre. Mais à l'Education nationale -ministère où 57% des départs en retraite des fonctionnaires sont attendus- deux départs en retraite sur trois seront remplacés, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.