Gazprom s’en est à nouveau pris à la Biélorussie. L’an dernier, le géant russe menaçait de fermer les vannes du tuyau gazier si le pays n'acceptait pas de s'acquitter d'un nouveau prix du gaz imposé. Cette fois, il a menacé de réduire de moitié ses exportations de gaz pour défaut de paiement. Et ce, à partir de vendredi.
« Le Bélarus va régler dans les jours à venir à la Russie sa dette gazière de 460 millions de dollars », a déclaré jeudi le président bélarusse Alexandre Loukachenko cité par l'agence Interfax. « Aujourd'hui, j'ai donné l'ordre de prendre cet argent dans les réserves et de payer les 460 millions de dollars ».
« Gazprom a envoyé au directeur général de Beltransgaz (la société qui transporte du gaz russe vers l'Europe, ndlr) une notification officielle sur la réduction des livraisons de gaz aux consommateurs biélorusses en raison du non-respect des obligations de paiement (de Minsk) pour le 1er semestre 2007 et en l'absence de garanties de paiement », avait annoncé Gazprom dans un communiqué. « Le volume quotidien des livraisons de gaz sera réduit (...) de 45%, à partir du 3 août », ajoutait le géant gazier russe.
Inquiétudes des Européens
Les Européens, premiers clients énergétiques de la Russie, s’inquiètaient déjà de ces différends. Quelque 20% des importations de gaz russe vers l'Union européenne transite par le Bélarus, essentiellement en direction de la Pologne, de l'Allemagne et de la Lituanie.
« Nous appelons les deux parties à résoudre leur désaccord à l'amiable et sans délai », avait indiqué un porte-parole de la Commission européenne. Bruxelles conseille à Gazprom et au Bélarus de se référer à la Charte de l'énergie. Ce traité, signé en 1994, vise à développer un marché de l'énergie efficace entre les pays de l'Europe orientale et occidentale.
Le porte-parole avait ajouté que la Commission « se tient prête, si nécessaire, à convoquer une réunion du groupe de coordination sur le gaz, qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine ». Ce groupe de coordination sur le gaz a été créé en 2004 afin de renforcer la sécurité de l'approvisionnement en gaz naturel dans l'UE.
Près d'un an plus tôt, Gazprom avait interrompu ses livraisons de gaz à l'Ukraine suite à un conflit similaire sur le prix du gaz.
