Toyota : objectif : vendre plus de 10 millions de véhicules
Article du 06/09/2007
A 70 bougies, le constructeur automobile japonais n’en finit pas de vivre sa jeunesse. Si la reconversion de cet ancien fabricant de métiers à tisser dans le moteur à explosion n’avait rien de gagnée au départ, aujourd’hui Toyota est un géant industriel au succès écrasant, devenu le premier constructeur automobile mondial devant l’américain GM.
Toyota a été officiellement fondé le 28 août 1937 par Kiichiro Toyoda, héritier d’une famille de magnats de l’industrie : son père, Sakichi Toyoda, avait été l’inventeur d’un métier à tisser automatique en 1924. La famille Toyoda a préféré le nom « Toyota », avec la lettre T, qui, écrit en japonais, porte bonheur.
Passionné d’automobile, Kiichiro parcourt l’Europe et les Etats-Unis pour enquêter sur ce moyen de locomotion et importer la technologie au Japon. Il fonde d’abord une division auto au sein de l’entreprise de métiers à tisser familiale en 1933 puis, quatre ans plus tard, fonde Toyota Motor Corporation.
Basé depuis sa fondation à Toyota City, près de Nagoya (centre), Toyota est de loin la plus grosse entreprise du Japon en terme de chiffre d’affaires, de bénéfices, d'employés (286.000) et de capitalisation boursière.
Toyota reste malgré tout une entreprise typiquement japonaise qui cultive les traditions d’égalitarisme et d’humilité, elle qui a inventé le système de production, le « toyotisme », philosophie basée sur le principe d’amélioration continue, le traitement immédiat de tout problème et l’élimination totale du gaspillage. Au prix d’une gestion à flux tendu des effectifs, critiquée par les syndicats à l’étranger.
Mise au point par le fondateur Kiichiro Toyoda, constamment améliorée par ses successeurs et adoptée avec plus ou moins de succès par de nombreuses sociétés de tous secteurs dans le monde, la « méthode Toyota » se double d’une stratégie commerciale particulièrement flexible. Laquelle se fonde toujours sur la philosophie du premier responsable des ventes du groupe, Shotaro Kamiya, débauché chez... General Motors en 1935, deux ans avant la naissance de Toyota.
Le constructeur est pleinement ancré dans la modernité, lui qui a été le pionnier des moteurs hybrides et autres technologies « propres ». Sa culture d’entreprise rigoureuse, réactive et à l’écoute des usagers a permis à Toyota de prévoir avec une bonne longueur d’avance sur ses concurrents l’engouement mondial pour les voitures « propres » et économes en carburant, une stratégie à la clé de son foudroyant succès actuel.
Selon les médias, Toyota prévoit de franchir en 2009 la barre des 10 millions de véhicules produits (10,4), une première mondiale pour un constructeur. La firme prévoit de produire en 2007 quelque 9,42 millions de véhicules, ce qui devrait confirmer son titre de premier constructeur mondial.
Auparavant, le groupe dirigé par Katsuaki Watanabe compte écouler 9,8 millions de véhicules en 2008 et 9,34 millions en 2007. Dans le même temps, Toyota ambitionne de réaliser une marge d’exploitation de 10 %.
Si Toyota mise beaucoup sur le développement du marché automobile des pays émergents, notamment BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), le constructeur se fixe des objectifs plus modestes pour l’Amérique du Nord (3,1 millions de véhicules vendus en 2009 contre 2,94 millions en 2007), le marché japonais saturé (2,4 millions en 2009 contre 2,27 millions en 2007) et l’Europe (1,45 million en 2009, contre 1,22 million attendus pour cette année).
