En 2006, le gouvernement pensait qu’une loi allait suffire à mettre fin au téléchargement illégal de musique et de films sur Internet. Avant d’ouvrir les yeux : la répression n’est pas la solution. Un an après, le constat est là : avec plus de 14 millions d'abonnés au haut débit, le téléchargement de fichiers est devenu la règle. C’est la mort annoncée du CD qui vient tout juste de fêter ses 25 ans.
Mais les mentalités doivent évoluer. « Il faut dissuader les internautes de télécharger illégalement, sortir de cette situation d'impunité absolument totale, de cette idée qu'il est tout à fait normal de prendre autant de musique et de films qu'on veut gratuitement », a expliqué la ministre de la Culture Christine Albanel. Le gouvernement a présenté hier une mission chargée d’étudier la lutte contre le téléchargement illicite. Confiée au PDG de la Fnac Denis Olivennes, elle doit aussi réfléchir au « développement de l’offre culturelle légale sur Internet » et trouver une « une véritable alternative à la fraude », a précisé Christine Albanel.
Le déploiement d’une offre légale de téléchargement de fichiers sur Internet doit répondre à trois critères : l’augmentation de l’offre mise à disposition des internautes, la baisse des prix liés au téléchargement sur Internet grâce à la publicité, et la suppression des mesures de protection par DRM.
Pour Christine Albanel, l'alternative est de fournir « une offre légale, attractive, qui peut être très diversifiée, peut-être moins chère, plus simple, et facile d'accès ».
Déjà, des alternatives au téléchargement illicite existent sur le net. Deezer.com offre la possibilité aux internautes d’écouter gratuitement de la musique en ligne. Et en août, Neuf Cegetel a été le premier à lancer « Neuf Music », un service de téléchargement légal et illimité de tout ou partie du catalogue digital de Universal Music, numéro 1 mondial de la musique. Mais cette offre a ses limites. Les fichiers sont couplés à des DRM et uniquement compatibles avec Windows, les usagers ont l’obligation de se connecter au moins une fois par mois au fournisseur d’accès à Internet et en cas de désabonnement, les fichiers ne sont plus utilisables.
« Mon objectif, c'est qu'on puisse voir se développer dans les années, les mois qui viennent, de manière significative, l'offre légale de téléchargement », a indiqué Denis Olivennes
La solution pourrait venir des Etats-Unis. A l’initiative d’Universal, le site Spiralfrog propose une partie du catalogue en téléchargement gratuit et se finance uniquement par la publicité.