Quel sera l’avenir d’Areva ? A la demande de l'Elysée, un groupe de travail planche sur la question. Un rapprochement avec Alstom semble privilégié, affirme mardi Les Echos.
Le cabinet de conseil McKinsey et la banque HSBC ont été officiellement missionnés autour de l'Agence des participations de l'Etat (APE).
Si toutes les options sont officiellement sur la table, un scénario semble clairement privilégié: celui d'un rapprochement entre le groupe nucléaire public français et le groupe industriel Alstom, indiquent Les Echos.
Contactés par l'AFP, le groupe Areva et le ministère de l'Economie ne souhaitaient pas commenter l'information.
« Le dossier n'est pas ouvert. Il appartient à l'Etat de se prononcer sur l'évolution de l'actionnariat d'Areva. S'il y a une évolution, nous nous positionnerons ensuite », a commenté de son côté un porte-parole d'Alstom, répétant qu' « un rapprochement industriel (avec le groupe nucléaire) aurait du sens ».
Dans sa note consacrée à l'ouverture du capital d'Areva, transmise début août aux pouvoirs publics, et révélée par les Echos, le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), principal actionnaire du groupe, envisageait cette hypothèse, parmi trois scénarios possibles.
Le schéma décrit par le CEA reposait sur une fusion pure et simple entre Alstom et Areva, les activités du nouvel ensemble étant filialisées par métier.
Dans ce schéma, le holding de tête serait détenu à un peu plus de 30% par le CEA, à 5% par l'Etat et à 26% par Bouygues, premier actionnaire d'Alstom.
Un autre schéma envisagé consisterait en « la poursuite du ‘stand alone’ (rester seul, ndlr) avec ouverture du capital limitée et des filiales détenues à 100% ».
Dans ce cas, le CEA céderait 29% du capital dont il détient actuellement 79%, tandis que les 34% détenus par le groupe industriel allemand Siemens dans la filiale Areva NP (activités réacteurs) seraient convertis en une participation de 8% dans le holding de tête.
Le troisième scénario créerait un grand groupe nucléaire international, avec une base capitalistique franco-japonaise, mais avec le maintien d'un contrôle public majoritaire.
Il s'agirait alors de faire entrer le groupe français diversifié Bouygues au sein d'Areva NP à hauteur de 34%, tandis que le pétrolier Total et l'électricien EDF deviendraient des actionnaires clefs d'Areva NC (cycle de l'uranium). Siemens ou le groupe japonais Mitsubishi monteraient au niveau du holding.
Le capital d'Areva est public à près de 85%, dont 5,2% appartenant à l'Etat et 79% au CEA. Il est déjà ouvert à 4%, avec des certificats d'investissements (actions sans droit de vote) cotés à la Bourse de Paris.
Mais « avant de savoir quelle place l'Etat réservera à Bouygues ou Alstom, il devra régler le problème Siemens », notent Les Echos.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi, à l'issue d'une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, qu'elle souhaitait la poursuite du partenariat industriel entre le groupe allemand Siemens et Areva NP (ex-Framatome).
Mardi, à l'ouverture de la Bourse de Paris, le titre Areva gagnait 2,92% à 703,97 euros, dans un marché en hausse de 0,95%. L'action Alstom prenait pour sa part 1,90% à 130,22 euros.