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Pétrole : le geste de l’OPEP

Article du 12/09/2007
+ 500 000. Alors que nombre de membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole penchaient en faveur d’un statu quo de la production, l’Arabie Saoudite semblait hier détenir la clé de la question.
Au final, le cartel s’est résolu à porter ses objectifs de production à 27,2 millions de barils (mbj) par jour, soit une augmentation de 1,4 mbj. Un geste clair en faveur des pays consommateurs de pétrole qui met sur le marché 500 000 barils/jour de plus pour contrer la récente flambée des prix.
La production des 12 pays membres s’élève à environ 30,5 millions de barils par jour (mjb), y compris l’Irak et l’Angola, nouveau membre qui n’a pas encore été doté d’un quota. La production des 10 pays soumis aux quotas est officiellement fixée à 25,8 mbj.
Pourtant, il y a encore une semaine, une telle décision semblait exclue, l’ensemble des experts ayant pronostiqué un statu quo. L’'Arabie saoudite a apparemment rallié à sa cause plusieurs pays jusqu’alors hostiles à une hausse. L’OPEP régularise ainsi une situation de fait : ses pays membres produisent déjà officieusement près d’un million de barils de plus que la cible officielle.
Cette mesure permet aux Saoudiens de ménager leur relation privilégiée avec les Etats-Unis, particulièrement affectés par la crise immobilière et financière actuelle. Les faucons du cartel, l’Iran et le Venezuela, qui produisent déjà à pleine capacité, ont eux sans doute accepté à contre-coeur la hausse : elle devrait peser sur leurs recettes pétrolières si les prix retombent et ils ne sont pas non plus enclins à faire de cadeau à Washington.
L’OPEP a voulu tenir compte de « la forte demande hivernale (qui) exige d’approvisionner suffisamment le marché » et souhaite maintenir « une croissance économique mondiale saine ». « Nous ne voulons pas ajouter au problème » de la crise financière qui secoue actuellement l’économie mondiale, la plus sévère depuis cinq ans, a expliqué le secrétaire général de l’organisation, Abdullah el-Badri.
Le cartel était en effet confronté à un dilemme. Se voir accusé d’aggraver la crise économique actuelle en ne faisant rien alors que les prix du brut flirtent avec les 80 dollars. Ou voir se reproduire le scénario cauchemardesque de la crise asiatique : le cartel avait relevé sa production de 10 % pour finalement voir le prix du baril s’écrouler jusqu’à 10 dollars en 1999. Ou encore le recul brutal des prix au deuxième semestre 2006 : ils étaient tombés de plus de 78 dollars pendant l’été à moins de 50 dollars à la mi-janvier.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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