Pétrole : Le baril dépasse les 80 dollars à New York malgré les annonces de l’OPEP
Article du 13/09/2007
Nouvelle flambée. Le pétrole brut a atteint un record historique hier à New York, en dépassant 80 dollars le baril. Le prix du brut a flambé de 25 % depuis un an outre-Atlantique.
A Londres, les cours du baril de Brent de la Mer du Nord ont atteint 77,93 dollars le baril, un plus haut depuis la mi-juillet 2007.
Cette envolée a deux causes : le scepticisme du marché face à la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d’augmenter légèrement sa production et la baisse continue des stocks de brut américains avant l’hiver, confirmée hier par le département de l'Energie des Etats-Unis (DoE).
De facto, la promesse du cartel pétrolier de pomper un peu plus de brut n’a pas suffi à apaiser le marché. Pourtant, l’OPEP qui représente près de 40 % de la production mondiale d’or noir, a annoncé mardi qu’elle pomperait, à partir du 1er novembre, 500 000 barils par jour de plus qu’elle ne le fait actuellement.
Dans un premier temps, la nouvelle a été bien accueillie par un marché qui s’était préparé au statu quo. Mais au final, le geste de l’OPEP n’aura qu’une portée symbolique et dont les quelques effets physiques vont en outre se faire attendre. En relevant de 1,4 million de barils par jour son plafond, l’OPEP n’a fait en définitive qu’annuler la quasi totalité des coupes décidées fin 2006, qui s’élevaient à 1,7 million de barils.
Or la demande va commencer à grimper à l’approche de l’hiver dans l'hémisphère nord et les pays consommateurs vont devoir puiser dans des stocks que certains jugent déjà à un niveau alarmant. Depuis plusieurs semaines déjà, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ainsi que des cabinets spécialisés, mettent en garde sur la situation des stocks mondiaux au quatrième trimestre.
L’Agence, qui représente les intérêts des pays consommateurs, estime que le niveau de production requis de la part du cartel (« call on Opec » en anglais) est de 32,4 millions de barils par jour, contre 30,4 mbj en moyenne en août. Selon son dernier rapport mensuel pétrolier, il faudrait encore 1,5 million de barils de plus d’ici la fin de l’année pour équilibrer l’offre et la demande.
Preuve en est : le rapport du DoE américain a révélé que les stocks de brut des Etats-Unis avaient fondu de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 septembre. Le marché avait certes anticipé une baisse mais de seulement 2,7 millions de barils.
Le cartel pourra encore revenir sur sa décision lors de la prochaine réunion extraordinaire prévue le 5 décembre. D’ici là, l’OPEP a le temps d’évaluer l’impact de la tourmente financière actuelle sur l’économie mondiale avant d’envisager une hausse de production plus substantielle.
Car, l’organisation garde en mémoire le scénario catastrophe de la crise asiatique : elle avait relevé sa production de 10 % pour finalement voir le prix du baril s’écrouler jusqu'à 10 dollars en 1999.
Aujourd’hui, elle craint que la demande mondiale d’or noir ne soit affectée par le ralentissement économique mondial qui pourrait découler de la crise financière actuelle.