La présidente du Medef, Laurence Parisot, a annoncé mardi que l'organisation patronale allait rapidement modifier ses statuts pour renforcer « la transparence financière » et intégrer l'obligation pour tous ses adhérents de publier des comptes certifiés, au cours de sa conférence de presse mensuelle.
Revenant sur l'enquête qui vise le numéro deux du Medef et président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Denis Gautier-Sauvagnac, pour des retraits suspects sur les comptes de son organisation, elle a souhaité en finir avec « une certaine logique et une conception des relations sociales qui sont totalement dépassées ».
Alors que certains ont affirmé que les sommes retirées permettaient de « fluidifier » les relations sociales, Laurence Parisot a jugé cette expression « ubuesque ».
« Cette affaire et ces révélations, ça me fait l'effet de la révélation d'un secret de famille. C'est quelque chose que nous ignorions totalement pour l'UIMM et que sûrement nous ignorons pour d'autres », a dit Laurence Parisot.
« Nous sommes libérés par cette révélation, c'est une nouvelle vie qui commence », a-t-elle ajouté. « Certains utilisent le mot crise, c'est moins une crise qu'une convulsion qui va permettre d'accoucher d'autre chose, allant vers la modernité et l'ouverture ».
Le conseil exécutif du mouvement patronal, qui s'est réuni lundi, « a saisi le comité statutaire du Medef et lui a demandé de lui faire des propositions d'ici à deux mois afin de modifier ses statuts, afin que ceux-ci intègrent l'obligation d'adhésion à une charte », a annoncé la patronne du Medef.
« Cette charte devra comprendre des critères éthiques » et objectifs comme la certification des comptes, « c'est-à-dire qu'aucune organisation, aucune fédération professionnelle ne pourra adhérer au Medef si elle ne dispose pas de comptes certifiés », a-t-elle expliqué.
« Le véritable respect entre les partenaires sociaux passe par ce contrat », a-t-elle jugé, rappelant que le Medef avait mis en ligne sur son site internet ses comptes de résultats.
« Je propose aujourd'hui d'ouvrir rapidement une phase de délibération sociale » entre organisations patronales et syndicales qui devra inclure ces critères: « la transparence, le financement, la représentativité et l'espace contractuel », a-t-elle déclaré.
Selon Laurence Parisot, « il faut abandonner le concept de l'entreprise assiégée (...) et embrasser totalement l'idée d'une entreprise ouverte ». « Nous revendiquons clairement pour toutes les organisations la gouvernance démocratique et la transparence financière », a-t-elle indiqué.
« C'est à ce prix que nous passerons dans la nouvelle ère que nous appelons de nos vœux », nouvelle ère « pour toutes les organisations syndicales et les ONG également, c'est-à-dire pour tous ceux qui prétendent contribuer à l'élaboration de l'intérêt général », a-t-elle dit.