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EADS : Arnaud Lagardère se dédouane

Article du 26/10/2007
Arnaud Lagardère s'est affiché « décontracté » jeudi devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, affirmant qu'il n'était pas plus informé que l'Etat des retards d'Airbus et que ce dernier connaissait les conditions de ses ventes d'actions EADS.
Le patron du groupe Lagardère a quelque peu malmené les versions de membres ou anciens membres du gouvernement qui ces dernières semaines disaient ne pas avoir été informés au préalable du détail de sa vente de 7,5% du capital d'EADS le 4 avril 2006, en particulier du rachat d'une partie (2,25%) par la Caisse des dépôts et consignations.
« L'Etat savait ce que je savais, et ce que je ne savais pas l'Etat ne pouvait pas le savoir », a déclaré Arnaud Lagardère, réaffirmant ne pas avoir « commis de délit d'initiés ».
L'Autorité des marchés financiers (AMF) et la justice enquêtent sur de possibles délits d'initiés d'actionnaires et dirigeants d'EADS, maison mère d'Airbus. Ceux-ci ont vendu des actions en nombre dans les mois précédant l'annonce en juin 2006 de gros retards du programme A380, qui a fait chuter le titre.
« Je n'avais pas connaissance de retards avant le 4 avril et même jusqu'au mois de juin, il y a une différence entre difficultés industrielles et retards » de livraison, s'est défendu Arnaud Lagardère. Concernant Noël Forgeard, alors co-président d'EADS, il a souhaité que celui-ci « bénéficie de la présomption d'innocence ».
Après avoir rappelé que son groupe comptait alléger sa participation dans EADS depuis plusieurs années, Arnaud Lagardère a souligné que l'Etat, son « partenaire » au sein de la holding des intérêts français Sogeade, avait été « informé le 28 novembre 2005 » de cette décision.
Evoquant les conditions de la vente il a estimé avoir agi « en patriote ».
« Je n'avais pas besoin que l'Etat me dise qu'il faut des actionnaires français » dans EADS, a-t-il ajouté. Le groupe Lagardère a selon lui recommandé « que les repreneurs puissent être de grands investisseurs institutionnels » citant « la Caisse des dépôts ».
Il a réaffirmé avoir envoyé plusieurs notes au gouvernement, et indiqué que ses services avaient eu « cinq ou six réunions » avec ceux du Premier ministre Dominique de Villepin et de Bercy, entre fin 2005 et mars 2006.
Dominique de Villepin avait d'abord indiqué au début octobre qu'il n'avait « pas été saisi du dossier » avant de reconnaître avoir reçu « une note ».
Arnaud Lagardère n'a toutefois présenté aucun document aux députés jeudi, indiquant que les enquêteurs devaient avoir « tous les documents ».
Après avoir rendu hommage à Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn qui n'ont « pas bâclé » la pacte d'actionnaires signé en 2000, Arnaud Lagardère a souligné que « si l'Etat n'est pas gestionnaire, il est actionnaire (...) Il joue son rôle ».
« Je ne peux pas être administrateur de la Sogeade sans l'accord de l'Etat », a-t-il ajouté, répondant implicitement à la ministre de l'Economie, Christine Lagarde qui affirmait récemment que l'Etat français « ne désigne aucun administrateur » d'EADS.
Il a salué la nouvelle gouvernance « simplifiée » du groupe tout en estimant qu'il « y aura toujours un bloc puissant allemand et un français parce que c'est la réalité industrielle ». « J'y suis, j'y reste, la sortie n'est pas à l'ordre du jour », a ajouté Arnaud Lagardère dont la part dans EADS descendra à 7,5% en juin 2009.
A l'issue de son audition, Arnaud Lagardère a estimé qu'elle avait eu lieu « dans la plus grande décontraction » ajoutant « quand on n'a rien à se reprocher, c'est d'autant plus facile ».
Un « style » qualifié « d'agaçant » par le député villepiniste François Goulard.

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