Le taux de chômage annuel en France est resté stable en 2004, 2005 et 2006 à 8,8% de la population active, mais a entamé depuis une baisse « régulière », le ramenant à 8,1% au deuxième trimestre 2007, selon des chiffres publiés lundi par l'Insee avec un nouveau mode de calcul.
Ce taux trimestriel de 8,1% représente une baisse de 0,9 point sur un an, et correspond au niveau du chômage que la France a connu au tournant de l'année 2002-2003 (8% au quatrième trimestre 2002), selon la nouvelle série publiée par l'Institut national de la Satistique et des Etudes économiques.
Ce chiffre est « une estimation à +/- 0,4 point », a précisé l'Insee, en précisant pour la première fois sa marge d'imprécision, qui se réduira lorsque l'institut recevra les moyens de doubler l'échantillon de son enquête Emploi (75 000 personnes actuellement).
C'est prévu « courant 2009 », a souligné devant la presse Stéfan Lollivier, directeur des statistiques démographiques et sociales.
Cette annonce intervient après plusieurs mois d'une polémique sur la fiabilité de la mesure du chômage, avivée par le report de publication, en pleine campagne présidentielle, de l'enquête Emploi de l'Insee.
Le chômage en France métropolitaine, après avoir atteint 9,1% de la population active au premier trimestre 2006, « a baissé régulièrement pour atteindre 8,1% au deuxième trimestre de 2007 », soit 2,2 millions de personnes, selon l'Insee qui ne s'appuie plus du tout sur les données ANPE.
« Nous ne datons pas le retournement de tendance à l'été 2005, comme il en avait été question, mais au début 2006 : c'est ce que dit l'enquête Emploi », a souligné Stéfan Lollivier.
« Le taux de chômage en France métropolitaine est le même en 2004, 2005 et 2006 : 8,8% de la population active était au chômage au sens du BIT, sur chacune de ces années, soit environ 2,4 millions de personnes », a précisé l'Insee.
Pour la première fois, l'Insee publie un taux de chômage incluant les départements d'outre-mer (DOM), qui s'établit à 8,4% au deuxième trimestre 2007, contre 9,4% au deuxième trimestre 2006.
L'Insee a apporté deux grands changements à sa méthode de calcul.
D'abord, « le taux de chômage est désormais établi à partir d'une définition qui le rapproche des statistiques européennes », et, ensuite, les méthodes de pondération ont été « perfectionnées ».
La nouvelle série n'est « pas comparable » à la série provisoire publiée pendant la campagne électorale qui était basée sur une extrapolation, « fragile » selon Stéfan Lollivier, faite à partir des données ANPE.
« La nouvelle méthode d'estimation du taux de chômage conduit à une estimation inférieure d'un point comparée à l'ancienne méthode », a souligné Sylvie Lagarde, chef du département emploi de l'Insee.
« Quelle que soit la méthode retenue, il y a environ -230.000 chômeurs entre début 2006 et la mi-2007 », a-t-elle ajouté.
L'Insee souhaitait depuis longtemps adopter la définition de la recherche active d'emploi de l'office européen des statistiques Eurostat, plus restrictive, mais comme ce changement gomme une partie du chômage, l'institut a attendu cet automne pour passer à l'acte.
« Il n'y a jamais de bon moment. On l'aurait fait en mars, je ne vous dis pas ! », a ironisé Stéfan Lollivier. L'Insee et Eurostat vont « converger pour fournir le même chiffre tous les trimestres, et à terme tous les mois », a-t-il dit.
Il faut remonter à 1979 pour retrouver un taux de chômage de 5%, objectif que le gouvernement affichait comme objectif pour 2012, avant le changement de calcul.