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Emploi : Créer son entreprise pour assurer son propre emploi

Article du 04/12/2007

De 2002 à 2006, un nombre croissant de créateurs d'entreprises se sont mis à leur compte principalement pour assurer leur propre emploi, après avoir connu le chômage, et n'avaient aucun salarié, selon une étude de l'Insee publiée mardi.
Le travail indépendant a ainsi connu une évolution spectaculaire, sur fond de boom de la création d'entreprises, passée de 215.000 en 2002 à 286.000 en 2006 (+33%), souligne l'Insee.
Le nombre de créations d'entreprise sans salarié a crû à la même vitesse sur la période (+33%) et c'est ainsi qu'en 2006 "plus de quatre nouvelles entreprises sur cinq ne génèrent qu'un seul emploi, celui de l'entrepreneur", selon l'Insee.
Seuls 5% des entreprises démarrant sans salarié ont embauché "dès les premiers mois" et "64% des nouveaux entrepreneurs déclarent avoir créé leur affaire pour assurer leur propre emploi, soit dix points de plus qu'en 2002", souligne encore l'Insee.
Le portrait robot du créateur d'entreprise a changé: il s'agit davantage que par le passé d'un cadre (26% en 2006, 16% en 2002), moins souvent d'un ouvrier (17% contre 22%) et de plus en plus d'un chômeur (40% contre 34%).
En revanche, l'âge moyen de ces nouveaux capitaines d'entreprise, qui ont fleuri sur fond de chômage toujours important, n'a pas changé: 38 ans et demi.
Les moyens financiers investis pour démarrer sont souvent "très faibles" souligne l'Insee, un tiers de nouvelles entreprises ne mobilisant que 4.000 euros de mise de fond pour l'installation des locaux, l'achat de matériel, la constitution des stocks, etc.
"Plus qu'une question d'âge, ou de sexe, le montant investi dépend du secteur d'activité", souligne l'Insee, citant des montant de plus de 80.000 euros pour démarrer dans l'agroalimentaire, le plus souvent sur prêt bancaire.
En 2006, un créateur d'entreprise sur quatre s'est lancé dans le commerce, un sur cinq dans la construction, idem dans les services aux entreprises, et 15% dans les services aux particuliers.
L'essor du travail indépendant, soutenu par une plus grande simplicité pour créer une entreprise et passer du statut de salarié à celui d'entrepreneur depuis une loi de 2003, a aussi touché les femmes, dans un moindre mesure avec 30% de créatrices d'entreprise en 2006, contre 27% en 2002.
Il a surtout concerné des chômeurs, dont les trois quart ont reçu une aide, notamment sous la forme du dispositif d'aide ACCRE les exonérant de cotisations sociales pendant un an.
Deux autres dispositifs d'aides sont en revanche en perte de vitesse auprès des chômeurs, selon l'Insee: la prime EDEN, qui a été transformée en prêt sans intérêt en septembre 2004, et le Prêt à la création d'entreprise (PCE).
"Les chômeurs indiquent que, sans emploi, ils ont choisi de créer leur entreprise, tandis que les autres créateurs espèrent par cette création une augmentation de leurs revenus", souligne encore l'Insee, qui a interrogé un échantillon de plusieurs dizaines de milliers d'entreprises créées ou reprises, et suivies pendant cinq années (répertoire SIRENE).
Le développement et la diversification des formes de travail indépendant est une tendance générale en Europe, qui ne va pas sans poser problèmes, car la catégorie "indépendant" cache des travailleurs rattachés plus ou moins exclusivement à une seule entreprise cliente ou intervenant dans des conditions d'activité qui les placent à la lisière du salariat, mais sans ses avantages.
Un chiffre de l'Insee est éloquent: les deux tiers des entreprises créées pour des services aux entreprises ont moins de 10 clients.
Le ministère du Travail a commandé pour avril un rapport à un juriste et un dirigeant de Renault pour aborder cette question durant la présidence française de l'Union européenne, se donnant pour but de "protéger efficacement (les travailleurs indépendants) tout en favorisant la libre entreprise".


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