Chine : Une politique monétaire plus stricte pour 2008
Article du 07/12/2007
La Chine adoptera en 2008 une politique monétaire plus stricte pour tenter de prévenir la surchauffe de son économie. Telle est la conclusion de la traditionnelle réunion économique annuelle qui a rassemblé en début de semaine les plus hautes autorités sous la houlette du Parti communiste chinois au pouvoir.
Les participants de cette conférence à huis clos ont estimé que la politique du crédit devrait jouer un plus grand rôle dans le contrôle macroéconomique. Dans ce domaine, la politique « d’encadrement » prônée tranche avec les simples consignes de « prudence » qui étaient en place depuis une décennie, a affirmé l’agence officielle Chine Nouvelle, sans entrer dans les détails. Le gouvernement va également renforcer le contrôle des volumes et des fréquences des prêts, afin de mieux réguler la demande intérieure notamment, selon la même source.
Le produit intérieur brut de la Chine continue de connaître une croissance à deux chiffres, porté par les investissements et les exportations. Selon l’Académie des sciences sociales, la croissance devrait être de l’ordre de 11 % l’année prochaine, après 11,6 % cette année.
Parallèlement, le pays a renoué avec l’inflation, avec un indice des prix à la consommation qui devrait croître de 4,5 % cette année, bien au-delà du seuil maximum de 3 % initialement fixé.
Côté monétaire, les autorités ont eu recours en 2007 à une longue série de hausses des taux d’intérêt et des réserves obligatoires des banques afin de tenter de limiter le crédit qui nourrit les investissements, dans un système où la liquidité est jugée excessive.
Côté fiscal, le gouvernement pourrait poursuivre ses mesures pour décourager les exportations de produits dont la fabrication est gourmande en énergie et en ressources naturelles et pénaliser aussi les secteurs polluants. Les analystes ne s’attendent toutefois pas à des mesures drastiques qui freineraient trop la croissance d’autant plus chère aux autorités que celles-ci ne veulent pas risquer un accroissement du chômage et des problèmes sociaux.