Union européenne : la Slovénie prend la présidence

Au second trimestre 2008, la France prendra les rênes de l’Union européenne. D’ici là, à compter du mardi 1er janvier, la Slovénie sera le premier des nouveaux pays membres à prendre la présidence de l'Union européenne pour six mois. Ses priorités : les Balkans et la ratification du traité de Lisbonne.
Le calendrier étant préétabli, sa marge de manœuvre sera limitée, mais l’ancienne République yougoslave qui compte 2 millions d’habitants entend toutefois remplir son rôle et servir de pont entre les 27 et les Balkans, au moment où une rapide proclamation de l'indépendance du Kosovo par la majorité albanaise de la population semble inéluctable.
« L'un de nos principaux défis sera de parvenir à une position unifiée de l'UE dans ce dossier », a déclaré le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Janez Lenarcic. Le ministre des Affaires étrangères, Dimitrij Rupel, a pour sa part souhaité à Bruxelles que ce processus soit « conclu d'ici à la fin de la présidence slovène », le 30 juin 2008.
Les Etats-Unis ainsi qu’une vingtaine d'Etats de l'UE sont pour l'indépendance de cette province serbe, mais Chypre, la Slovaquie, la Grèce et la Roumanie y sont très réticents.
Ljubljana souhaite par ailleurs « accélérer le processus d'adhésion » à l'UE de toutes les anciennes républiques yougoslaves. « Nous ne demandons pas un rabotage des critères d'adhésion, mais nous souhaitons que l'Europe soit plus volontariste dans l'assistance à ces pays et ne se contente pas d'attendre passivement », a expliqué Janez Lenarcic. « Nous connaissons très bien ces pays car il n'y a pas si longtemps nous faisions partie du même environnement économique et politique. Cela ne sert ni les intérêts de l'UE, ni leurs intérêts qu'ils restent en dehors de l'UE ».
La Slovénie entend également jouer un rôle crucial dans le processus de ratification du traité de Lisbonne sur les institutions européennes, en étant un des premiers, après la Hongrie, à le ratifier début 2008.
« La présidence de l'UE représente un énorme défi que nous saurons relever », a déclaré Janez Lenarcic. « C'est aussi une consécration pour un pays qui n'était pas encore indépendant il y a 17 ans et qui, depuis, a réussi sa démocratisation et son intégration a l'UE ».
Un sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement européens aura lieu en mars prochain.
A l’ordre du jour : la stratégie de développement de la compétitivité de l'UE et sa politique environnementale et énergétique.
« Un petit pays n'a pas le pouvoir d'imposer ses vues, mais peut être plus efficace dans la recherche et l'obtention d'un consensus », a estimé le ministre des Finances, Andrej Bajuk, en soulignant que la Slovénie saurait s'armer « d'humour et de beaucoup de patience ».

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