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Slovaquie : Le passage à l’euro alimente le débat

Article du 10/06/2008

La Slovaquie rejoindra la zone euro en janvier prochain. Le pays a récemment obtenu le feu vert des autorités européennes qui a jugé que la Slovaquie respectait les critères de convergence économique fixés par le Traité de Maastricht pour rejoindre la monnaie unique.
La Slovaquie deviendra le premier pays de l’ex-bloc soviétique à franchir le pas et sera donc le seizième pays de la zone euro, cinq ans environ après son adhésion à l’Union Européenne et au moment où la zone euro fêtera son dixième anniversaire.

Une étape clé pour la Slovaquie dans l’Europe

Cette validation est un premier pas pour la Slovaquie. La banque centrale slovaque a toujours soutenu le changement de monnaie par crainte que l’économie nationale, aussi petite qu’ouverte, soit trop vulnérable aux fluctuations des marchés de change, selon un analyste de la banque Tatra. La candidature de la Slovaquie doit encore être formellement avalisée par les ministres des Finances européens et par les chefs d’Etat et de gouvernement.
Le gouvernement slovaque s’est engagé dès les années 2000, dans des réformes économiques en profondeur, notamment dans le domaine des retraites et de la santé. Tout n’est bien évidemment pas encore au point. « Pour que l’adoption de l'euro soit un succès, la Slovaquie doit poursuivre ses efforts : elle doit maintenir un environnement faiblement inflationniste, se fixer des objectifs plus ambitieux en matière d’assainissement budgétaire », a indiqué le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia, cité dans un communiqué.
De même, la BCE, tout en donnant son accord de principe, a fait part d’ « inquiétudes majeures » sur le niveau de la hausse des prix dans le pays. Les autorités européennes redoutent de voir se reproduire le cas de la Slovénie où l’inflation a fortement grimpé après l’entrée du pays dans la zone euro en 2007.
Or, le contrôle de la hausse des prix était le principal problème rencontré par la Slovaquie pour respecter sa feuille de route. Mais en mars, l’inflation moyenne sur un an a atteint 2,2 %, soit bien au-dessous de la valeur maximale de 3,2 % autorisée par le critère de convergence. Mais la Commission prévoit qu'elle atteigne 3,8 % en 2008 et 3,2 % en 2009 et a donc demandé à Bratislava de « rester vigilant ».
De son côté, la banque centrale slovaque prévoit que le passage à l’euro se traduira par un renforcement de + 0,7 % de la croissance et permettra d’attirer encore plus d’investisseurs étrangers.
Cette annonce suscite pourtant beaucoup de questions. Dans le pays même, la population est divisée. Beaucoup de Slovaques redoutent une flambée des prix s’ils se comparent à leurs riches voisins de l’Ouest. Selon un sondage réalisé début mai, environ 56 % d’entre eux pensent que l’euro sera « désavantageux ».

Un modèle à suivre ?

Chez les pays voisins d’Europe centrale, cette décision alimente le débat sur la nécessité pour eux de suivre ou non son exemple volontariste. La Hongrie, la Pologne et la République tchèque n’ont pas encore fixé de date officielle précise pour leur propre passage à la monnaie unique européenne. Selon le gouverneur de la banque centrale tchèque, après la Slovaquie, il faudra attendre quatre ou cinq ans avant de voir d’autres pays rejoindre la zone euro. Soit bien plus tard que la date de 2012 régulièrement avancée par les gouvernements tchèque ou polonais.
En République tchèque, les avis sont partagés : les libéraux au pouvoir n’ont jamais caché leur euroscepticisme, que ce soit dans le domaine économique ou politique. « Il semble que la question de l’adoption de l’euro sera traitée par le prochain gouvernement », regrette le président de la chambre internationale de commerce tchèque. Lui-même juge le passage à l’euro « nécessaire » alors qu’en 2007, 72 % des transactions commerciales enregistrées dans le pays se sont faites en euro, que plus de la moitié des entreprises locales l’ont utilisé pour leurs transactions domestiques et que « la proportion serait plus grande si les tarifs bancaires sur les opérations de change étaient plus bas ». Mais alors que les exportateurs tchèques s’inquiètent des records atteints ces derniers mois par la monnaie locale, la banque centrale tchèque n’envisage même pas de faire une étude sur les avantages et désavantages économiques de la monnaie européenne.
A Varsovie, le gouvernement libéral et conservateur du Premier ministre polonais Donald Tusk multiplie les réformes économiques à l’image de ce qui s’est fait en Slovaquie. Donald Tusk a souhaité il y a quelques mois « que l’économie et les finances publiques atteignent un niveau permettant l’entrée dans la zone euro avant 2012 », sans donner de garantie sur cette date qui appartient selon lui à « un avenir lointain ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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