Le gouvernement allemand a finalement abaissé son estimation de croissance à 1,7 % pour 2008, contre une précédente prévision de 2 %. Après 2,5 % en 2007, le rythme de la croissance allemande va donc nettement ralentir.
La locomotive européenne sera impactée par le ralentissement global de l’activité économique et les conséquences de la crise financière. D’ailleurs, comme les autres places mondiales, la Bourse de Francfort a réagi aux inquiétudes sur la conjoncture mondiale et notamment américaine. Lundi, l’indice Dax de Francfort a perdu plus de 7 %, sa plus grosse chute depuis septembre 2001. « Les traces de frein aux Etats-Unis vont avoir un effet en Europe et en Allemagne aussi », a reconnu le ministre allemand de l’Economie, le conservateur Michael Glos. Mais pour le moment, Berlin attend toujours un regain de la consommation des ménages, qui doit tirer la croissance cette année. Pour la première fois depuis longtemps, « les prix vont croître moins vite que les salaires », ce qui devrait permettre aux Allemands de dépenser plus dans les magasins.
Le gouvernement table aussi sur la poursuite du recul du chômage, qui a déjà beaucoup baissé en 2007. A la fin 2008, le pays devrait afficher un taux de chômage brut de 8,2 %, contre 9 % fin 2007 et près de 12 % en 2005.
Le ministre allemand a rappelé que la croissance « profite à tous » et a souligné « un taux d’activité record et un budget à l’équilibre ».
Le commerce extérieur va en revanche faire les frais des soubresauts de la conjoncture mondiale. Berlin attend une croissance de près de 6 % des exportations hors effets de change, contre plus de 8 % l’an dernier. L’euro fort devrait également peser sur le niveau des exportations.