Sécurité routière : l’alcool au volant, un problème français
Article du 19/03/2008
L’alcool au volant est un mal particulièrement français, selon l'Institut de recherche scientifique sur les boissons (Ireb) qui a comparé les comportement sur la route des Européens. Seuls 45 % des conducteurs français n'associent jamais alcool et conduite, soit le plus mauvais score européen après Chypre.
Ailleurs, les conducteurs paraissent plus responsables et s’interdisent de prendre leur voiture après avoir bu. Les Allemands le font pour respecter la loi tandis que les Italiens pensent à la vie d’autrui. En France en revanche, le recul des accidents dus à l'alcool est à mettre au crédit de la dissuasion générale créée par les radars automatiques depuis 2002.
Jean-Pascal Assailly, psychologue et chercheur à l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets), préconise une augmentation des contrôles d'alcoolémie jusqu'à un seuil suffisant pour que chacun préfère ne plus prendre ce risque.
Autre proposition : insister sur les conséquences graves d'une arrestation.
D'autres solutions doivent être déployées, comme celle, prometteuse, de l'éthylotest anti-démarrage (EAD). Expérimenté avec succès par l'association Prévention Routière en Haute-Savoie, le Comité interministériel de sécurité routière du 13 février vient justement d'en décider la généralisation. Il sera utilisé comme peine complémentaire pour les conducteurs interpellés avec une alcoolémie d'au moins 0,8 g/l.
Pour que l'EAD soit efficace, le psychologue insiste sur la nécessité de proposer aux bénéficiaires une prise en charge médico-psychologique. Le recours aux groupes de parole des alcooliques anonymes est une autre solution qui a fait ses preuves.