Transport aérien : Les vols directs transatlantiques libérés
Article du 31/03/2008
Il est enfin possible de relier sans entraves toutes les villes européennes et américaines par des vols directs transatlantiques.
Depuis des décennies, pas moins de 21 accords bilatéraux, parfois très restrictifs, régissaient ces liaisons sans escale. Jusqu’alors, les compagnies européennes pouvaient uniquement effectuer des liaisons sans escale vers les Etats-Unis depuis leur pays d’origine : Air France était cantonnée à la France et Lufthansa à l’Allemagne.
Six pays n’avaient tout simplement pas le droit de proposer des vols transatlantiques directs depuis leur sol.
Tous ces particularismes ont été balayés hier par l’entre en vigueur de l’accord « Ciel ouvert » négocié d’arrache-pied pendant quatre années entre Bruxelles et Washington.
Cet accord devrait faciliter les voyages des Européens comme des Américains. Il n’est pas dénué non plus d’intérêts économiques. Il devrait permettre d’intensifier la concurrence et donc de faire baisser les prix et d’augmenter l’offre. Le marché est de taille : les vols transatlantiques entre les deux continents représentent 60 % du trafic aérien mondial avec 50 millions de passagers annuels, auxquels 25 millions de passagers supplémentaires pourraient s’ajouter dans les cinq ans.
Par exemple, les analystes du secteur prédisent une baisse des tarifs pour les voyageurs d’affaires au départ du lucratif aéroport londonien de Heathrow où se sont déjà ruées six nouvelles compagnies. Depuis trente ans deux compagnies britanniques (British Airways et Virgin Atlantic) et deux américaines (American Airlines et United Airlines) s’y adjugeaient un quasi-monopole des vols transatlantiques directs. Ce joyau de rentabilité fréquenté par des voyageurs d'affaires, payant plein tarif, totalise un tiers des liaisons directes UE-USA. Désormais, à condition d’obtenir à prix d’or des « créneaux horaires » pour y décoller, n’importe quelle compagnie américaine ou européenne peut désormais y opérer des vols sans escale vers l’Amérique. L’aéroport va rapidement proposer 20 % de vols directs supplémentaires.