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Transport aérien : Des avions remplis et des tarifs plus chers pour compenser l’envolée du kérosène

Article du 24/04/2008

Aux Etats-Unis, l’envolée du prix du baril pose un réel problème aux compagnies aériennes qui multiplient les solutions de secours : renchérissement du prix des vols, maximisation des places disponibles dans les avions, suppression de certaines liaisons voire remplissage calculé à quelques gouttes près des réserves de carburants des appareils.
Chez les grandes compagnies aériennes américaines qui étaient redevenues timidement rentables l’an dernier après, pour la plupart, avoir fait faillite à la suite du 11 septembre 200 mais qui sont toutes devenues déficitaires avec l’envolée des cours du pétrole, tous les moyens sont bons pour faire des économies de bout de chandelle.
Toutes ont expliqué que leur facture de carburant a augmenté d’environ 50 % par rapport au premier trimestre 2007, ce qui se traduit par des dépenses supplémentaires de plusieurs centaines de millions de dollars. Et prévoient un impact encore plus massif pour l’ensemble de 2008 alors que le baril de pétrole frôle les 120 dollars, un doublement en un an.
Continental a averti que sa facture de carburant augmenterait de 1,5 milliard de dollars cette année, Northwest Airlines s’attend à une hausse de 1,7 milliard - plus de deux fois son bénéfice 2007 - et American prévoit une hausse de 2,6 milliards, pour atteindre à 9,3 milliards au total.
Le carburant est devenu leur premier poste de dépenses, devant la masse salariale, et selon la banque d’affaires Merrill Lynch, toutes seront déficitaires en 2008, avec une perte courante cumulée d’au moins 1,6 milliard de dollars voire davantage si le pétrole continue d’augmenter. L’analyste de Calyon Ray Neidl juge que « les compagnies survivront à 2008, mais (que) leur trésorerie descendra à des niveaux alarmants en 2009 ».
Déjà, beaucoup de petites compagnies n’ont pas résisté. Les faillites se sont multipliées avec la fermeture récente de Frontier, Skybus, ATA, Aloha Airlines ou encore Champion Air. Soit près de 4 600 licenciements en tout.
Les grosses compagnies veulent elles limiter les dégâts. Delta Air Lines, troisième compagnie américaine, et Northwest Airlines, cinquième, pourraient ainsi fusionner après la levée du blocage des pilotes. Mais rien n’est gagné. Fusionner deux compagnies aériennes implique d’harmoniser les conditions de travail des pilotes et notamment d’établir un classement unifié du personnel navigant qui sert ensuite à attribuer les postes les plus désirables et les plus lucratifs. Plusieurs fusions dans le secteur aérien ont déjà échoué aux Etats-Unis devant l’impossibilité de réconcilier les intérêts contradictoires des pilotes des compagnies souhaitant se rapprocher.
Alors, d’autres compagnies adoptent des solutions plus « opérationnelles ». Certaines réduisent leurs capacités de transport à l’intérieur des Etats-Unis. C’est là où elles essuient les pertes les plus lourdes car la concurrence d’une myriade de compagnies à bas coûts (« low cost ») les ont empêchées jusqu’ici d'augmenter leurs tarifs. Les vols intérieurs américains vont ainsi se faire plus rares. Or, aux Etats-Unis, joindre Los Angeles à New York ne se fait que par les airs.
A l’inverse, la plupart veulent augmenter leurs vols internationaux, plus rentables grâce aux voyageurs d’affaires, mais la concurrence accrue y compris de la part des compagnie étrangères risque là encore de limiter leurs ambitions.
Les compagnies américaines veulent aussi augmenter leurs prix. Pas forcément avec des billets plus chers. Mais elles vont surfacturer une quantité de services : les bagages supplémentaires coûteront 10 à 50 dollars de plus, la réservation de sièges sera parfois payante, sans oublier la nourriture à bord, l’utilisation de la vidéo de bord...
Les salariés seront aussi visés : United veut supprimer 1 100 emplois et Delta compte sur 2 000 départs volontaires.
Solution plus radicale enfin, Continental a fait pression sur ses pilotes pour économiser du carburant sur des vols transatlantiques, ce qui a fait augmenter fortement en 2007 les demandes d’atterrissage d’urgence d’appareils dont le réservoir était presque vide, selon un récent rapport des autorités américaines, qui s’inquiètent de ce genre de procédés.


Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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