C’est le constat de l’Association internationale du transport aérien (IATA) : « il y a trop de compagnies aériennes » et l’industrie du secteur aérien est « trop fragmentée ». « Il y a trop de compagnies aériennes. L’IATA compte 260 membres (...) mais la part de marché de la plus grande compagnie ne dépasse pas 5 % », relève Giovanni Bisignani, directeur de l’IATA dans un entretien au quotidien suisse Le Temps dans son édition de samedi. « Aucune autre industrie n’est aussi fragmentée », ajoute-t-il, décrivant le secteur aérien comme « le maillon faible d’une longue chaîne où les autres acteurs sont très rentables. Les constructeurs et les aéroports font des marges qui n’existent dans aucun autre secteur ». « L’an dernier, le profit du secteur était de 5,6 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires de 480 milliards. En 2008, il sera de 4,5 milliards. Des cacahouètes », calcule le directeur de l’IATA.
Ces chiffres, auxquels s’ajoutent une lourde facture kérosène (« 159 milliards de dollars, soit 35 de plus qu’en 2007 » selon le chef de l’IATA) font que cette « industrie est loin de réaliser la marge de 7 % pour couvrir ses investissements ».
Giovanni Bisignani s’inquiète également de la « surcapacité », véritable « casse-tête » du secteur. « En 2007, l’industrie a ajouté 1 000 nouveaux avions à la flotte mondiale, cette année 1 200. En parallèle, le nombre de passagers a augmenté de 11 % l’an dernier. En 2008, la hausse ne sera que d’environ 5 % », prédit-il.