Précarité : « Calibrer » le RSA en fonction des finances de l’Etat
Article du 08/04/2008
RSA ou pas RSA finalement ? Le Revenu de Solidarité Active n’est pas encore totalement né mais a déjà un avenir incertain. Finances obligent, cette mesure qui garantit à un allocataire de minima social une augmentation de ses revenus lorsqu’il trouve un emploi pourrait même ne pas voir le jour du tout.
Le RSA est actuellement expérimenté dans trente-quatre départements. Son concepteur, Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives, veut le généraliser en 2009, ce qui coûterait entre deux et trois milliards d’euros. Or, la cagnotte de l’Etat est maigre et alors qu’il faut faire des coupes drastiques dans le budget, le RSA pourrait bien en faire les frais.
La semaine dernière, Martin Hirsch a tout bonnement crû à l’abandon de ce projet. Cette semaine, alors que quelques pistes se sont ouvertes, il affirme dans un entretien au magazine Pèlerin à paraître jeudi qu’il ne fera pas un RSA « au rabais ». Et pour remplir ses objectifs, le secrétaire d’Etat compte bien « se battre » pour obtenir le budget souhaité.
Réponse de Nicolas Sarkozy qui, à son tour, intervient dans le dossier : le RSA sera « calibré en fonction » des disponibilités financières de l’Etat, a déclaré le président en déplacement à Cahors (Lot). A l’occasion, il a redit sa volonté de tenir ses engagements sociaux, aussi difficiles soient-ils à mener et n’a pas manqué de répéter que le RSA est « une idée extrêmement intéressante ». Sans toutefois lui allouer des moyens de mise en œuvre.