Education nationale : La mobilisation lycéenne s’est amplifiée
Article du 11/04/2008
Hier, la mobilisation lycéenne a vu ses rangs grossir. A Paris, les manifestants étaient entre 19 000 (selon la police) et 35 000 (selon l’UNL et la Fidl, les deux syndicats lycéens) à défiler entre le jardin du Luxembourg et la station de métro Saint-François-Xavier. Mardi dernier, ils étaient entre 8 500 (police) et 25 000 personnes (syndicat Fidl) dans la capitale.
Hier, les enseignants, répondant à une intersyndicale, et les étudiants de l’Unef sont venus grossir le cortège parisien. 12 % des enseignants du second degré ont ainsi fait grève à Paris, 10,78 % dans l’académie de Créteil et 17,22 % dans celle de Versailles selon les chiffres du ministère. Le Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, a fait état de 40 % de grévistes dans l’académie de Créteil et de « plus de 50 % » dans les collèges des Hauts-de-Seine.
En province, où douze académies sont en vacances, des manifestations ont eu lieu à Grenoble (5 500 à 9 000 personnes selon la police ou les lycéens), à Toulouse (1 500 à 3 000), à Lyon (1 200 à 1 500), ou encore Valence (2 500), Chambéry (un millier) et Saint-Etienne (un millier), selon des informations recueillies par les bureaux de province de l’AFP. Ils étaient encore 600 à Bordeaux ou 300 à Dinan.
Selon l’UNL, au moins 200 lycées ont été bloqués ou mobilisés dans toute la France, dont au moins une vingtaine à Paris.
Le mouvement lycéen se mobilise contre les suppressions de postes dans l’Education nationale qu’ils estiment à 11 200 à la rentrée prochaine, dont 8 830 dans l’enseignement public.
Interrogé au Sénat hier, le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a campé sur ses positions. Les lycéens « ont raison de s’inquiéter de leur avenir mais c’est un mensonge de leur faire croire que la question du lycée est une question quantitative », a-t-il déclaré.
Le ministre recevait ce matin les syndicats lycéens Fidl et UNL. Lundi il recevra la FSU (première fédération de l’enseignement). Il entend leur parler de la réforme globale du lycée
Ce matin, sur Canal +, le ministre a expliqué que « les performances du lycée (français) qui coûte si cher sont médiocres ». « Il faut que nous repensions la manière dont nous préparons nos élèves à l’avenir », a-t-il ajouté, estimant qu’il n’était « pas scandaleux que l’on puisse être 36 ou 37 par classe » dans certains lycées. « La loi de finance est faite, je n’ai pas de poste à distribuer même si je le voulais », a continué Xavier Darcos. « Nous allons peut-être examiner si, ici où là, il y a des difficultés particulières parce que nous faisons toujours des ajustements au mois de juin », a-t-il ajouté.