Précarité : Il y a de plus en plus de travailleurs pauvres
Article du 30/04/2008
Le constat de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) est accablant : le nombre de travailleurs pauvres augmente. En 2005, environ 1,7 million de personnes, soit 7 % des travailleurs, occupaient un emploi mais étaient malgré tout dans un ménage dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté (817 euros mensuels pour une personne seule). Ils étaient 1,5 million en 2003.
En moyenne, selon l’Onpes, les travailleurs pauvres ont perçu 775 euros par mois au titre de leur activité, soit environ la moitié des revenus d’activité moyens de l’ensemble des travailleurs alors qu’une grande majorité d’entre eux (78 %) occupent un emploi toute l’année, dont 21 % ayant principalement un emploi à temps partiel. Ainsi, l’écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté s’accroît depuis 2002, ce qui signifie que la pauvreté est « plus profonde » selon le rapport. En 2005, une personne pauvre sur deux avait un niveau de vie inférieur à 669 euros par mois.
Malheureusement, « l’emploi ne permet pas toujours d’éviter la pauvreté », a souligné la présidente de l’Onpes, Agnès de Fleurieu. « La baisse du chômage ne s’accompagne pas en même temps de la baisse de la pauvreté », comme l’a reconnu la ministre du Logement Christine Boutin lors de la remise du rapport de l’Onpes, en présence du Haut Commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch.
Si le nombre d’allocataires des minima sociaux s’est stabilisé à 3,5 millions de personnes en 2006, l’Onpes signale que cette stabilisation ne doit pas cacher une aggravation de la situation financière des plus pauvres, notamment chez les personnes âgées isolées, les familles monoparentales et les jeunes en recherche d’emploi.