En bref, l’inflation décélère dans la zone euro, le chômage reste stable mais, mauvaise nouvelle, la confiance économique s’affiche en baisse.
Dans le détail, l’inflation dans la zone euro a décéléré à 3,3 % sur un an en avril, après un record à 3,6 % le mois précédent. En mars, la hausse des prix à la consommation avait atteint un niveau record depuis le lancement de l’euro en 1999.
Malgré cette décélération, l’inflation reste élevée dans l’Euroland en raison de la flambée des prix énergétiques - avec un pétrole qui reste scotché au-dessus des 100 dollars - et alimentaires, selon une première estimation de l’office statistique européen Eurostat. Ce ralentissement en avril pourrait cependant augurer une tendance à l’accalmie.
Reste que la hausse des prix à la consommation demeure très au-delà de la limite tolérée par la Banque Centrale Européenne, dont l’objectif à moyen terme est une inflation proche mais en dessous de 2 %.
A la BCE, « l’objectif principal du SEBC est de maintenir la stabilité des prix ». La croissance vient ensuite. « Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 » (article 105, paragraphe 1, du traité). Laquelle Communauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste, selon l’article 2 du Traité sur l’Union Européenne). La Banque Centrale Européenne reste donc orientée sur la surveillance de l’inflation et la stabilité des prix, ce qui lui vaut nombre de reproches. L’objectif officiel est de se placer « au dessous mais à proximité de 2 % » d’inflation. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de l’Union, c’est-à-dire le maintien d’un niveau d’emploi élevé et l’encouragement d’une croissance non-inflationniste.
Les autorités européennes savent qu’elles ne tiendront pas ce cap. Dans ses prévisions économiques de printemps publiées lundi, la Commission Européenne a fortement relevé sa prévision d’inflation en zone euro cette année à 3,2 % (contre 2,6 % auparavant), un taux jugé « préoccupant ».
Autre donnée statistique : l’indice de confiance économique a, en avril, reculé plus qu’attendu dans la zone euro, atteignant son plus bas niveau depuis août 2005, selon une enquête de la Commission Européenne. L’indice de confiance économique, qui résume l’opinion des chefs d’entreprises et des consommateurs, a chuté à 97,1 points contre 99,6 points en mars. Il y a un an, en avril 2007, il s’élevait encore à 110,4 points.
L’indice du climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, a également fortement reculé, quasiment divisé par deux à 0,44 point en avril contre 0,79 point en mars, un plus bas depuis janvier 2006, selon une autre enquête de la Commission. Et alors que le taux de change élevé de l’euro handicape les exportateurs.
La valse des étiquettes, jugée « préoccupante » par les dirigeants européens, commence à entamer l’appétit de consommation des Européens. La confiance des ménages, affectée, est restée en avril au plus bas depuis novembre 2005, comme le mois dernier, selon l’enquête de la Commission.
Quant au chômage, son taux dans la zone euro s’est établi à 7,1 % en mars, inchangé par rapport aux deux mois précédents, selon des données corrigées des variations saisonnières d’Eurostat. Le chômage ne baisse plus depuis le début de l’année mais il reste à son plus bas niveau depuis la création de statistiques pour cette zone.
Il y a un an, en mars 2007, il était encore à 7,5 % et avait ensuite décru pour atteindre 7,2 % fin 2007.
Pour l’ensemble de l’Union Européenne à 27, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 6,7 % en mars, stable par rapport à février.
Les Pays-Bas affichent le taux de chômage le plus bas de l’UE à 2,6 %, tandis que les taux les plus hauts ont été enregistrés en Slovaquie (9,8 %) et en Espagne (9,3 %). En France, le taux de chômage s’est établi à 7,8 %, inchangé par rapport à février.
En Allemagne, il est de 7,3 %, en légère baisse par rapport aux 7,4 % de février, selon Eurostat. Le nombre de demandeurs d’emplois y a baissé de 7 000 à 3,299 millions en données CVS en avril en données corrigées des variations saisonnières, pour un taux de chômage de 7,9 %, selon les chiffres de l’Office du Travail.