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Bourse de Paris : Le CAC termine dans le rouge

Article du 21/05/2008

Mnemo : PXI


La Bourse de Paris a terminé dans le rouge, l’indice CAC 40 cédant 0,54 % à 5 027,55 points.
Hier, la Bourse de Paris avait déjà clôturé en forte baisse, le CAC 40 reculant de 1,7 % à 5 054,88 points.

A Wall Street, à 17h30, le Dow Jones cède 0,69 % à 12 740,10 points. Le Nasdaq Composite s’effrite de seulement 0,16 % à 2 488,37 points.
Les investisseurs attendent encore le compte rendu du comité de politique monétaire de la Fed du 30 avril. « Les minutes donneront un aperçu de l’inquiétude dans laquelle est plongée la Fed à propos de l’inflation, au regard notamment de la flambée actuelle des matières premières », a commenté Paul Ashworth de Capital Economics.

En Allemagne, l’indice Ifo du climat des affaires a rebondi en mai, à 103,5 après 102,4 en avril. L’institut de conjoncture allemand s’attend à une modération de l’activité des entreprises manufacturières et observe que les perspectives à l’exportation sont moins bonnes que le mois précédent mais que les entrepreneurs tablent toujours sur de bonnes opportunités.
A l’inverse, le moral des milieux financiers concernant l’économie allemande, mesuré par l’indice ZEW, s’est de nouveau dégradé en mai. L’indice a reculé à - 41,4 ce mois-ci contre - 40,7 en avril. « Les sociétés allemandes ont connu un très bon premier trimestre. Cependant, la dynamique économique devrait progressivement se dégrader en raison de la hausse des coûts de financement et d’un euro fort. Ce qui devrait impacter négativement les sociétés », a commenté Wolfgang Franz, président de l’institut ZEW.
Dans une interview accordée à Reuters, Klaus Abberger, économiste de l’institut IFO a déclaré que la croissance allemande en 2008 pourrait dépasser 2 % grâce notamment à un renforcement de la consommation au cours de l’année. Sa prévision actuelle s’élève à 1,6 %.
Ces données encourageantes sur la résistance de la première économie de la zone euro augurent à tout le moins de la persistance d’un statu quo de la part de la Banque Centrale Européenne. La BCE a maintenu son taux d’intérêt à 4 % depuis juin, un plus haut en six ans, tandis que la Réserve fédérale américaine n’a cessé de baisser le sien depuis juin pour le porter à 2 % pour lutter contre la crise de crédit, cet écart de taux rendant plus attractive la devise européenne face au billet vert.

Dans un marché pétrolier extrêmement tendu, l’annonce d’une forte baisse des stocks américains de brut a propulsé le baril à 132,08 dollars.
Au cours de la semaine qui s’est terminée le 16 mai, les stocks de pétrole brut ont reculé de 5,4 millions de barils contre un consensus qui tablait sur une hausse de 600 0000 barils. Les stocks d’essence ont affiché une baisse de 800 000 barils alors que les économistes tablaient sur une hausse de 700 000 barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont augmenté de 700 000 barils, contre un consensus de + 1,3 million de barils.
Après avoir touché 100 dollars le 2 janvier, le baril de pétrole a dépassé 110 dollars le 13 mars, 115 dollars le 16 avril, 120 dollars le 5 mai, 125 dollars le 9 mai... Les cours du pétrole ont finalement aujourd’hui dépassé pour la première fois le seuil de 130 dollars à New York, allant au-delà des 132 dollars, et des 131 dollars à Londres.
La frénésie s’est emparée à nouveau du marché, embrasé par les craintes sur les approvisionnements à court et à moyen terme, le sentiment que la production reste vulnérable, la passivité de l’OPEP et la baisse du dollar. Cette nouvelle flambée se nourrit du sentiment que l’écart entre offre et demande se resserre dangereusement au fil des mois : alors que la demande ne cesse de progresser dans les pays émergents, l'offre peine à suivre.
Signe que les craintes sur l’offre ne sont pas liées à des difficultés temporaires, le mouvement touche aussi les prix à long terme du pétrole. Le pétrole vendu en décembre 2016 - le contrat le plus éloigné que l’on puisse acheter actuellement à New York – s’échange déjà près de 140 dollars : hier, il a clôturé à 138,38 dollars le baril, avec une hausse vertigineuse de 8,40 dollars en une séance.
Prenant acte de l’explosion des prix, analystes et experts révisent leurs prévisions de prix, ce qui renforce encore le climat haussier du marché. Goldman Sachs a ainsi pronostiqué début mai un baril à 200 dollars d’ici six mois à deux ans. Hier, la Société Générale a relevé de 120 à 122 dollars sa prévision de prix pour le second semestre. Les experts de la société d’études Cyclope s'attendent à une année 2008 erratique et imprévisible pour le pétrole.

L’inertie de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, qui assure 40 % de l’offre mondiale, contribue également à cette envolée. Le cartel pétrolier observe passivement la flambée de l’or noir depuis septembre. L’OPEP estime le marché suffisamment approvisionné et compte sur les producteurs non membres pour fournir aux nouveaux consommateurs (les pays émergents, Chine en tête) les barils qu’ils réclament. Or confrontés à l’épuisement de nombreux gisement, de nombreux producteurs non OPEPpeinent à maintenir leur rythme de production. Le marché fondait de grands espoirs sur la capacité des Russes à fournir au marché les barils réclamés par ces nouveaux consommateurs, Chine en tête. Espoirs déçus : depuis le début de l’année, la Russie a affiché une stagnation et un dirigeant de Loukoïl a même prophétisé un déclin de la production nationale.
Par ailleurs, pour le cartel, la hausse du pétrole reste due à la spéculation sur les marchés financiers et non à une offre insuffisante, a ainsi réaffirmé hier le ministre vénézuélien de l’Energie et du Pétrole, dont le pays est membre du cartel.
Des arguments qui ne semblent pas convaincre les Etats-Unis. Après avoir vainement intercédé à plusieurs reprises cette année auprès de leurs alliés saoudiens pour que l’OPEP agisse, ils semblent dorénavant pencher pour des méthodes plus fermes. La Chambre des représentants américaine a adopté hier un projet de loi visant à permettre au ministère de la Justice de poursuivre les pratiques anticoncurrentielles dans le milieu pétrolier, notamment parmi les « entités contrôlées par l’OPEP ».
Face au choc de la demande, les moindres perturbations sur l’offre attisent la nervosité des opérateurs. Le Nigeria, premier producteur de brut africain, reste au centre des inquiétudes : en raison de l’insécurité, sa production pétrolière plafonne actuellement à près de 2 millions de barils par jour.
A l’approche de la saison des grands déplacements automobiles aux Etats-Unis (« driving season »), le marché s’inquiète aussi de l’état des raffineries américaines qui avaient enregistré l’an dernier un nombre record d’incidents.
Le pessimisme est enfin alimenté par le spectre d’un épuisement plus rapide des réserves pétrolières, qui se profile en toile de fond. Et l’on reparle de « pic pétrolier ». Pour les scientifiques qui défendent cette thèse (notamment les membres de l’ASPO, Association for the Study of Peak Oil), la production mondiale de pétrole atteindra un pic - à une date qui fait débat - et connaîtra ensuite un inexorable déclin.
Enfin, la faiblesse du dollar fournit une incitation supplémentaire aux investisseurs. Mais sa remontée lors des derniers jours n’a pas aidé non plus. « Les six derniers dollars pris par le pétrole l’ont été malgré une remontée de la valeur du dollar », soulignaient les analystes du courtier américain Cameron Hanover. En érodant leur pouvoir d’achat, la remontée du dollar aurait dû éloigner les investisseurs du marché du pétrole. Ils n’en ont jamais été aussi friands.

Du côté des devises, l’euro a marqué son avance face au dollar, profitant du rebond du baromètre de confiance allemand Ifo, tandis que les investisseurs attendent d’en savoir plus sur l’évolution de la situation économique américaine, avant la publication des minutes de la Fed. Vers 16h00 GMT, un euro valait 1,5772 dollar contre 1,5645 dollar hier à 21h00 GMT.


Francebourse.com, avec AFP



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