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SIPH : Entretien avec Olivier de Saint Seine, Directeur général adjoint

Article du 22/05/2008
La Société Internationale de Plantations d’Hévéas (SIPH) est spécialisée dans la production, l’usinage et la commercialisation de caoutchouc naturel à usage industriel. Le latex traité est issu de l’exploitation des plantations d’hévéas qu’elle détient en propre en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Nigeria et depuis peu au Libéria et d’achats effectués auprès de planteurs locaux. Cette production est principalement réservée à l’industrie du pneumatique, à l’échelle mondiale.
Au titre du premier trimestre 2008, SIPH a enregistré une croissance de son chiffre d’affaire de 72,8 % à 49,8 millions d’euros, selon des chiffres qu’elle a publié récemment. Une performance portée par une hausse du tonnage de caoutchouc vendu et un effet prix favorable, alors que les « commodities » ont le vent en poupe depuis le début de l’année.
Olivier de Saint Seine, Directeur Général adjoint, nous parle de la société et du secteur.

Francebourse.com : Pouvez-vous revenir pour nous sur votre dernière acquisition au Libéria ?
Olivier de Saint Seine :
Nous venons en effet d’acquérir 60 % de la société Cavalla Ruber Corporation. Cette opération nous permet d’avoir accès à une plantation d’hévéas située dans le comté du Maryland, près de la frontière libérienne avec la Côte d’Ivoire, et dont la production est estimée à 6 000 tonnes en année pleine.
Il y a bien sûr beaucoup à faire sur place car la structure a souffert de la situation au Libéria. Nous allons y faire des investissements substantiels cette année, de l’ordre de 10 millions de dollars, pour construire une usine que nous espérons opérationnelle au printemps 2009, réhabiliter les locaux, acheter du matériel… Ce sont des investissements nécessaires à la mise en route de l’activité, laquelle produira du cash flow utilisé pour financer ces investissements.
L’autre intérêt de cette opération vient de sa localisation puisque la plantation se trouve à proximité d’un verger de producteurs indépendants avec qui nous espérons travailler.

Francebourse.com : Du côté de l’offre, dans le contexte actuel de renchérissement des matières premières, comment se comporte le caoutchouc ?
Olivier de Saint Seine :
Actuellement, le caoutchouc fait l’objet d’une demande relativement soutenue et qui augure la tendance de cette année, sauf en cas de péripéties. Depuis le début de l’année, le cours moyen du caoutchouc est en nette augmentation et cela est bien évidemment intéressant pour nous. Toutefois, nul ne peut dire comment ce dernier va évoluer dans les mois à venir. Mais si le prix restait à ce niveau, notre marge serait mécaniquement plus importante en 2008 qu’en 2007.
Autre facteur : la production de caoutchouc croit lentement et est limitée par la ressource. Nous sommes dans un domaine qui impose une vision à très long terme de la production puisqu’un hévéa n’est réellement productif qu’une douzaine d’années après sa plantation. Dans des grandes plantations comme la nôtre, nous savons déjà quelle sera notre production dans un ou dix ans. Il y a en revanche plus d’incertitudes quant à la production des planteurs villageois, majoritaires en Asie.

Francebourse.com : Du côté de la demande, vous vendez votre caoutchouc aux pneumatiquiers, eux-mêmes confrontés à une conjoncture difficile et à la flambée des prix des matières premières. Comment voyez-vous les choses évoluer ?
Olivier de Saint Seine :
La demande en pneus reste significative et devrait augmenter car la consommation dans le transport terrestre est toujours forte et il existe un important marché de remplacement. Ce n’est pas l’automobile qui est la plus consommatrice en pneumatiques mais les camions, les avions…
Toutefois, il faut être prudent car les effets de la crise ne sont pas faciles à mesurer. Nous pensons que la consommation va rester soutenue même si la croissance sera moins rapide que dans les dernières années.
Michelin est un client historique important puisque nous avons réalisé avec lui 60 % de notre chiffre d’affaires l’an dernier. Le pneumaticien est également actionnaire à hauteur de 20 % du groupe. Toutefois, je précise que nous ne bénéficions pas de conditions particulières de sa part en tant que client. Enfin, Michelin est également pour nous un assistant technique important dans la gestion opérationnelle de nos plantations.

Francebourse.com : Comment allez-vous utiliser votre trésorerie ?
Olivier de Saint Seine :
Fin 2007, nous possédions une trésorerie nette de 11 millions d’euros. Elle a évolué depuis. Elle va nous servir à financer notre opération au Libéria, en plus d’un financement extérieur. Elle doit nous permettre de nous développer tant sur le plan de la croissance interne en étendant nos plantations que de la croissance externe en guettant de nouvelles opportunités.
Cette trésorerie va également être utilisée pour le versement d’un dividende fixé à 24 euros par action, soit près de 12 millions d’euros. Par ailleurs, le nominal de l’action SIPH sera divisé par 10 afin de rendre le titre plus accessible.


Francebourse.com – Propos recueillis par Alexandra Voinchet
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