Afrique : Soigner les maux qui déstabilisent le continent
Article du 04/06/2008
Huit chefs d’Etat africains et des sommités du monde des affaires sont réunis au Cap, en Afrique du Sud, pour réfléchir aux moyens de profiter de la croissance soutenue sur le continent pour régler les crises énergétiques ou alimentaires qui menacent sa stabilité.
Selon un rapport du Forum économique mondial (WEF), « le nombre d’Africains sous-alimentés a augmenté depuis des années et porte aujourd’hui sur environ 200 millions de personnes ». Des émeutes de la faim ont causé des morts en Somalie ou en Egypte et le Comité international de la Croix-rouge (CICR) craint que l’inflation ne suscite davantage de violences.
Le Forum économique mondial estime que les inégalités croissantes sur le continent sont un autre facteur « d’insécurité et d’instabilité politique ». Selon le WEF, 45 des 48 pays d’Afrique sub-saharienne ont enregistré des taux de croissance moyens de 4,7 % depuis une dizaine d’années. Mais, même si « une classe moyenne émerge dans plusieurs pays d’Afrique », la majorité de la population n’a pas profité de ces progrès, dénonce-t-il. En Angola par exemple, la découverte d’importants gisements pétroliers a dynamisé la croissance, devenue la plus élevée d’Afrique, mais 70 % de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté. L’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, est aussi l’un des pays les plus inégalitaires au monde : des milliardaires y côtoient 43 % de la population dans la misère.