Les dirigeants européens se retrouvent pour un sommet « de crise » jeudi et vendredi avec l’objectif d’empêcher que le rejet du traité de Lisbonne par les Irlandais ne plonge l’UE dans la paralysie et la volonté de montrer qu’ils s’occupent des problèmes urgents de l’opinion.
L’objectif est d’éviter que ne se reproduise la situation de 2005 lorsque le rejet du projet de Constitution européenne dans les urnes en France et aux Pays-Bas avait vite sonné le glas du texte, en poussant notamment la Grande-Bretagne à jeter l'éponge.
Dans le cas présent, 19 Etats ont déjà achevé la ratification parlementaire du Traité de Lisbonne, mais les 27 doivent donner leur feu vert pour qu’il puisse être appliqué. Les maillons faibles sont à chercher aujourd’hui du côté de la République tchèque et de la Pologne, dont les présidents eurosceptiques font des difficultés.
L’espoir est aussi de convaincre Dublin d’organiser un nouveau référendum, peut-être au premier semestre 2009, quitte à flanquer le traité d’une déclaration additionnelle répondant à des préoccupations spécifiques de son opinion.
Dans l’immédiat, la lecture des dirigeants européens du désamour de l’opinion à l’égard de l’Europe est que l’UE doit faire davantage pour résoudre les problèmes concrets de la population. France en tête, ils veulent profiter du sommet pour s’attaquer à flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Dans un contexte de grogne des pêcheurs, transporteurs routiers et agriculteurs, ils devraient souligner la nécessité d'aider les plus démunis par des mesures ciblées. Le président Nicolas Sarkozy, qui va prendre la tête de l’UE en juillet, insiste sur son idée d’un plafonnement de la TVA sur les carburants, malgré un accueil plutôt froid de ses partenaires. D’autres pays suggèrent une taxation des profits des groupes pétroliers ou des transactions sur les marchés pétroliers.