France Bourse
Abonnez-vous

Bourse de Paris : Le yo-yo

Article du 31/07/2008

Mnemo : PXI


Le CAC n’a cessé d’osciller toute la journée entre le vert et le rouge au gré de la publication de chiffres très attendus de part et d’autre de l’Atlantique. Il a flirté tout au long de la séance avec le seuil des 4 400 points qu’il a franchi hier soir en clôture, après avoir touché un plus haut en cours de séance à 4 424 points. L’indice parisien termine finalement cette dernière journée de juillet en baisse de 0,19 % à 4 392,36 points.

Vers 17h50 heure de Paris, le Dow Jones abandonne 0,77 % à 11 494,70 points alors que le Nasdaq progresse de 0,31 % à 2 336,95. Le Bourse de New York évolue en territoire mitigé suite à la parution de plusieurs données sur l’économie nationale.

Des chiffres très attendus ont été publiés aujourd’hui.

+ 4,1 %
: l’inflation a encore battu son record en juillet dans la zone euro en ressortant à + 4,1 % sur un an, selon une première estimation d’Eurostat. En juin, elle s’affichait à + 4 % sur un an. L’inflation ne cesse d’accélérer depuis l’automne, alimentée en particulier par la flambée des prix pétroliers et alimentaires. Cette tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle se double désormais de signes d’un net ralentissement économique dans la zone euro où commencent à se ressentir les effets du pétrole cher, de l’euro fort et des turbulences sur les marchés financiers. Ainsi, certains économistes n’écartent plus un risque d’éventuelle récession d’ici à la fin de l’année en zone euro, après plusieurs mauvais indicateurs.
D’autres économistes estiment néanmoins que l’inflation devrait toucher son pic cet été. De quoi soulager la Banque Centrale Européenne, en proie à un dilemme : elle peut en effet relever ses taux pour contrer l’inflation, comme elle vient de le faire fin juin. Mais au risque de plomber un peu plus la croissance.

7,7 % : mauvaise nouvelle sur le front de l’emploi. Le marché du travail allemand reste vigoureux mais son dynamisme commence à s’émousser. Les derniers chiffres disponibles font état d’une légère hausse du taux de chômage brut au mois de juillet. Celui-ci est remonté à 7,7 % contre 7,5 % en juin, a annoncé l’Agence pour l’emploi. C’est largement le fait de facteurs saisonniers, comme l’inscription au chômage de bacheliers ou jeunes diplômés, qui devraient faire leur entrée sur le marché du travail à l’automne.
Comme tous les mois, la différence est encore très marquée entre l’ouest du pays, avec un taux de chômage à 6,4 % et l’ex-RDA où il atteint encore 12,8 %. En Bavière, région prospère du sud du pays, le plein emploi est quasiment atteint, avec un taux de chômage à 3,8 %.
En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a en revanche décru plus que prévu, de 20 000. Un reflux qui fait dire au président de l’Agence pour l’emploi que « le chômage baisse et l’emploi continue à progresser ». « La tendance sur le marché du travail est toujours fondamentalement positive, mais l’évolution moins dynamique que l’an dernier », reconnaît-il tout de même. L’Agence prévient depuis quelque temps déjà que la baisse du chômage à marche forcée - il est passé de près de 12 % en 2005 à moins de 8 % cette année - ne pourra pas se poursuivre à ce rythme dans les mois à venir.
En moyenne, ces trois dernières années, le nombre de chômeurs en données CVS a baissé de 45 000 par mois, relève Timo Klein, économiste de Global Insight, qui parle d’un « rythme plus mesuré » du déclin du chômage en juillet que les mois précédents.

7,3 % : en zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 7,3 % en juin, inchangé par rapport à mai. Le taux était de 7,4 % en juin 2007.
Dans l’Union Européenne, le taux de chômage s’est élevé à 6,8 % en juin, inchangé par rapport à mai. Il était de 7,1 % en juin 2007.

+ 1,9 % : la croissance américaine a accéléré au deuxième trimestre à 1,9 % (en rythme annuel), après 0,9 % pour les trois premiers mois de l’année. C’est la croissance la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre de l’an dernier.
Cependant, ces chiffres du département du Commerce représentent une déception pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 2,3 % du Produit Intérieur Brut. « Ce sont des chiffres faibles et en deçà des attentes », résume Stephen Gallagher de la Société Générale.
De plus, la croissance des précédents trimestres a été révisée en baisse, à + 0,9 % (au lieu de + 1 %) pour le premier et à - 0,2 % (au lieu de + 0,6 %) pour le quatrième trimestre 2007, marquant pour l’économie américaine son premier passage dans le rouge depuis la récession de 2001.
Les économistes qui attendaient avec impatience ces chiffres à moins d’une semaine de la prochaine réunion de la Réserve fédérale mettent toutefois en garde contre un bon rapport « en trompe l’œil », craignant que la consommation soit dopée par les chèques de remise d’impôt et rechute au trimestre suivant. Au deuxième trimestre, le département du Commerce conclut que la croissance a été portée par l’amélioration de la balance commerciale et une timide reprise de la consommation. Cette dernière a progressé de 1,5 % après + 0,9 % même si les Américains ont fortement réduit leurs achats de biens durables comme des voitures par exemple (- 3 %).
Le principal moteur de la croissance a resté la balance commerciale qui a contribué pour 2,42 points au PIB. Avec le dollar faible, les exportations ont augmenté de 9,2 % et les importations ont chuté de 6,6 %, soit la baisse la plus importante depuis 2001.
A contrario, l’économie américaine a été pénalisée au deuxième trimestre par la crise de l’immobilier avec une baisse de 15,6 % de l'investissement résidentiel. C’est moins qu’au trimestre précédent (- 25,1 %) mais cela marque le dixième trimestre de suite en territoire négatif.
La forte baisse des stocks a aussi pesé sur la croissance : les entreprises les ont réduits de 62,2 milliards de dollars, ce qui a retiré l’équivalent de 1,92 point au PIB. La demande finale (le PIB moins les stocks) a bondi de 3,9 %.
Du côté de l’inflation, l’indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a augmenté de 4,2 % (après + 3,6 %) et l’indice de base (hors énergie et alimentation) de 2,1 % (après + 2,3 %).
A moins d’une semaine de la prochaine réunion de la banque centrale, les chiffres du PIB ont peu fait pour apaiser les craintes de récession (couramment définie comme deux trimestres consécutifs de croissance négative).
« Il n’y a pas beaucoup de vigueur du côté de la consommation, qui a affiché un gain modeste en dépit des chèques de remise d’impôt » envoyés dans le cadre du plan de relance budgétaire, souligne Sal Guatieri de la Banque de Montréal. « Les consommateurs ont plus utilisé leurs chèques pour des choses de première nécessité comme l’alimentation ou l’énergie que pour des produits superflus », un comportement logique à l’heure du pétrole cher, note Mark Vitner de la banque Wachovia.
L’inquiétude des analystes à présent est de voir l’économie flancher au fur et à mesure qu’elle perdra la béquille du plan de relance. Cette perspective devrait renforcer l’idée d’un second plan de soutien, ardemment défendue par une grande partie des démocrates.
Si la croissance devrait réussir à se maintenir autour de 1 % à 1,5 % au troisième trimestre, le quatrième risque d’être beaucoup plus faible, estime pour sa part Stephen Gallagher. Dans ce contexte, « la banque centrale n'est pas en mesure de relever ses taux », affirme-t-il. L’idée d’une hausse des taux avait pourtant pris corps ces dernières semaines avec la résurgence des tensions inflationnistes, dénoncée avec virulence par plusieurs responsables de la Réserve fédérale. Mais le rapport sur la croissance apporte là des nouvelles rassurantes, puisque l’indice des prix lié au PIB a augmenté de 1,1 % seulement. C’est pourquoi les analystes s’attendent à ce que la Fed laisse son taux directeur à 2 % lors de sa réunion et maintienne durablement ce statu quo ensuite

448 000 : aux Etats-Unis toujours, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté lors de la semaine au 26 juillet à 448 000 contre 404 000 (révisé) la semaine précédente, a annoncé le département du Travail. Cette hausse est supérieure aux attentes.

50,8 : par ailleurs, l’indice des directeurs d’achat (PMI) de Chicago est ressorti à 50,8 en juillet, après 49,6 en juin. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l’activité.

A suivre demain vendredi 1er août :
- aux Etats-Unis : le taux de chômage et le nombre de demandeurs d’emploi en juillet, les dépenses de construction en juin et l’indice ISM manufacturier du mois précédent
- en zone euro : l’indice IDA manufacturier de juillet
- en France : l’indice IDA manufacturier en juillet également
- au Royaume-Uni : l’indice PMI manufacturier pour juillet

Le pétrole oscille toujours entre 124 et 125 dollars. Il perd un peu avant 18h heure française 1,85 % à 124,43 dollars.

Francebourse.com, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Avis JDH
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales