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Economie : Mauvaise passe pour l’économie française

Article du 12/08/2008

Les chiffres tombés hier n’ont pas rassuré sur la santé de l’économie française. Au contraire. Le recul de la production industrielle française en juin après une chute en mai est un mauvais signe de plus pour la croissance tricolore.
En juin, la production industrielle a baissé de 0,4 % après avoir chuté de 2,9 % le mois précédent, a indiqué l’INSEE. Sur l’ensemble du deuxième trimestre, la production baisse de 1,4 % comparé au premier trimestre et de 0,2 % sur un an. L’industrie automobile continue sa chute rapide : - 3 % en juin après – 8 % en mai. « On n’avait pas fait pire depuis le quatrième trimestre 2001 », relève Alexander Law, de Xerfi, qui attribue cette mauvaise performance aux « politiques de délocalisation de PSA et Renault », à la « morosité des marchés ouest-européens » ou encore à l’éco-pastille. La production agricole et alimentaire, celle de biens d’équipement ou de biens intermédiaires (produits chimiques, en plastique, en bois, papier ou carton...) reculent.
« On peut quasiment parler de récession industrielle », juge Nicolas Bouzou, d’Asterès. Il s’agit d’ « un signal négatif sur la conjoncture industrielle pour les trois prochains mois ». L’économiste note toutefois que la production de biens intermédiaires reste en légère hausse au deuxième trimestre, grâce à l’aéronautique et à la demande des pays émergents sur « certains segments comme la mécanique ». Les secteurs de l’énergie, de la construction et des biens de consommation rebondissent eux après un recul en mai.
Le recul global de la production industrielle s’ajoute à la litanie de mauvaises nouvelles de ces dernières semaines. Le déficit commercial s’est encore creusé au premier semestre, atteignant 24,387 milliards d’euros contre 15,801 milliards un an plus tôt.
La consommation est tombée dans le rouge en juin, même si elle reste à la hausse sur un an.
L’indice d’activité PMI dans les services a subi sa plus forte contraction depuis dix ans, celui du secteur manufacturier est au plus bas depuis cinq ans, et l’indicateur avancé de l’OCDE pour la France a également reculé le mois dernier.
Le moral des industriels est lui au plus bas depuis cinq ans, celui des ménages depuis 20 ans...
Vu ces mauvais indicateurs, la croissance du deuxième trimestre, qui sera publiée le 14 août, « a sans doute été très faible, voire négative », estime Mathieu Kaiser, économiste de BNP Paribas, pour qui « une récession est plus que probable d’ici la fin de l’année ». Plus largement, les économistes prévoient une croissance anémique, voire négative au deuxième trimestre.
Alexander Law anticipait jusqu’alors une croissance de 1,7 % pour 2008 mais pourrait réviser cette prévision à 1,5 %. Nicolas Bouzou table lui sur une hausse du PIB limitée à 0,1 ou 0,2 % au deuxième trimestre et sur 1,4 % ou 1,5 % pour 2008.
Le gouvernement espère entre 1,7 % et 2 % de croissance, tout en reconnaissant qu’elle risque d’être proche du bas de cette fourchette.

Francebourse.com, avec AFP
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