La rente pétrolière est sans doute pour beaucoup dans les performances économiques russe. Moscou affiche en effet une croissance de 71 % en avril, après 7,4 % en mars, selon les chiffres mensuels du ministère de l’Economie. De quoi faire pâlir d’envie bon nombre de pays européens. Sur l’année, le Fonds Monétaire International table sur une croissance de 7 %.
Attention toutefois aux risques de surchauffe, prévient le FMI. « Dans une économie en évolution rapide comme la Russie, il est difficile de dire quelle est la croissance à pleine capacité », estime-t-il.
Si le risque de surchauffe existe, en revanche, le FMI reste confiant à plus long terme partant du postulat que l’économie russe devient de plus en plus efficace et équilibrée.
Le pays vit aujourd’hui sur ces ressources pétrolières et gazières. Et entend s’en servir pour faire son come back économique et géopolitique sur la scène internationale. Gazprom et Rosneft sont devenus les emblèmes de la mainmise étatique sur ce secteur. Et le Kremlin, fort de cette réussite, parle de multiplier les renationalisations et les néo-privatisations dans d’autres secteurs jusqu’aux présidentielles de 2008.
En revanche, certains pans de l’économie restent dans l’oubli. L’industrie nationale pâtit d’un manque de diversification. Elle reste faiblement compétitive. Les banques russes sont loin des standards internationaux.
Enfin, cette croissance a pour corollaire une inévitable inflation. Le Fonds juge « réalisable » l’objectif d’inflation du gouvernement de 7 à 8 % pour 2007. La hausse des prix devrait ensuite revenir à un niveau de l’ordre de 6 à 7 %.
Au niveau social, les tensions séparatistes sont encore fortes. La corruption n’est pas complètement éradiquée dans certaines provinces. Certaines libertés, comme la presse ou la libre sexualité, sont muselées. Des réformes sociales (retraites, enseignement, santé) sont nécessaires. Autant de facteurs qui risquent d’amputer quelques points de croissance si les dépenses publiques étaient revues à la hausse, comme il se doit.
