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Gouvernement : Hervé Morin, le rallié

Article du 04/06/2007
Le lieutenant de François Bayrou nommé … ministre de la Défense. Le ralliement d’Hervé Morin, ancien à Nicolas Sarkozy, entre les deux tours de la présidentielle a payé puisqu’Hervé Morin a hérité d’un ministère régalien, détenu depuis 2002 par Michèle Alliot-Marie.
Il va désormais lui falloir apprendre le fonctionnement d’un ministère, qui plus est celui de la Défense.
Pour faire ses premières armes, Hervé Morin s’est rendu au Kosovo où il a rencontré les militaires français de la KFOR (Force de l’OTAN pour le Kosovo). La KFOR compte 16 000 hommes, dont 2 000 Français stationnés à Pristina.
Les hommes et les machines, puisque le nouveau ministre a également visité, lors de premiers jours de son mandat, la base de l’armée de l’air de Saint-Dizier, la seule à disposer pour le moment d’une escadrille de chasseurs Rafale.

Le ministre « qui va bien »

A la Défense, Hervé Morin peut s’enorgueillir d’avoir mis un coup de collier à sa carrière politique. A 45 ans, ce diplômé de l’université de Caen et de l’Institut d’études politiques de Paris n’avait pour l’heure que fréquenté les bancs de l’Assemblée nationale sous les couleurs de l’UDF en tant que député de l’Eure et auparavant comme administrateur des services de l’Assemblée (1987-93 et 1998), conseiller technique chargé des relations avec le Parlement, des affaires domaniales et des questions d’environnement au cabinet de François Léotard (ministre d’Etat, ministre de la Défense) (1993-95), chargé de mission auprès de François Léotard (député du Var et Président de l’UDF) (1995-97).
A l’UDF, Hervé Morin est un des piliers : délégué général (2000-02), Président du groupe UDF et indépendants (depuis 2004). Porte-parole de François Bayrou durant la présidentielle de 2002 et chef des députés centristes, il est de ceux qui ont voté la censure contre le gouvernement Villepin.
Hervé Morin s’est également construit une assise politique dans sa région en tant que conseiller municipal (1989) puis maire (depuis 1995) d’Epaignes dans l’Eure, délégué au Syndicat intercommunal à vocations multiples (Sivom) de Cormeilles (1989-2007), membre (1992) puis président de la commission de l'économie, de l'agriculture, de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement (1998-2004) du Conseil général de l’Eure, conseiller régional de Haute-Normandie (2004-07), président de la communauté de communes de Cormeilles (1995-2007), de l’Association pour la Réunification de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie (1999-2007).
A Paris, cette fois-ci, les enjeux sont tout autre. Nicolas Sarkozy a certes choisi Hervé Morinpour signifier la volonté d’ouverture de son gouvernement, comme il l’avait promis, mais peut- être aussi pour faire un pied de nez à son adversaire François Bayrou. Le Président de la République peut certes compter sur le soutien de ce nouveau rallié, remercié par ce ministère régalien, mais toute nomination est stratégique. Le ministère de la Défense, dont le budget a pourtant été rétabli sous Michèle Alliot-Marie, n’est pas une sinécure. Et Matignon espère peut-être que l’ex-UDF sera plus conciliant que ne l’aurait été un des tenants de l’UMP à ce poste.
Car à la Défense, Hervé Morin verra sa marge de manoeuvre limitée par le poids de l’Elysée d’un côté et de l’état-major des armées (CEMA) de l’autre. Quelle sera la place du cabinet du ministre de la Défense et du CEMA dans le nouveau Conseil pour la sécurité nationale - organisme de réflexion, de conseil, de coordination et de gestion de crise - que Nicolas Sarkozy entend mettre sur pied à l’Elysée ?
Le Président compte bien avoir un œil sur le ministère lui qui pendant la campagne électorale s’est engagé à monter maintenir les crédits de Défense à au moins 2 % du PIB contre 1,67 % actuellement. Car les frais seront au rendez-vous pour prétendre maintenir la puissance militaire de la nation, ainsi qu’en témoigne le dossier du deuxième porte-avions, en faveur duquel Nicolas Sarkozy s’est engagé.
Mais avant de plonger dans les chiffres, Hervé Morin devra actualiser la doctrine de défense de la nation, la dernière référence datant de 1994, pour tenir compte des évolutions des menaces. Là encore, le président a réaffirmé la nécessité de la dissuasion nucléaire - exercice a priori délicat – et de rattacher la gendarmerie (dont le statut est militaire) plus directement au ministère de l’Intérieur.
Le nouveau ministre pourrait également avoir à procéder à un réexamen de la quinzaine d’opérations extérieures (Afghanistan, Côte d’Ivoire et réseau de bases en Afrique) qui mobilisent une douzaine de milliers de soldats et sont gourmandes en budget (Licorne, par exemple, coûte 250 millions d’euros par an).
Hervé Morin ne devrait pas poser de permissions avant longtemps.



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Francebourse.com – Alexandra Voinchet


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